Friends Of Pain Les Warriors Of Darkness renaissent de leurs cendres, plus fort, plus soudés que jamais. FoP est une Team MH3U et MH4. |
| | I was born for your happiness | |
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Auteur | Message |
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Adci Admin
Messages : 293 Date d'inscription : 01/04/2013 Age : 23 Localisation : In my life ~
| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 4 Avr - 4:29 | |
| Toujours un peu d'espoir Ouais, c'est dommage Et Geygey pour le dessin | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Ven 17 Avr - 22:46 | |
| Je vais l'adapter en bd, comme ça, tu pourras la lire. I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 35 : Opposées Je reviens vers Sakura. Elle me regarde, abasourdie, et me demande où est passé Kabuto.
- En sécurité. Comment te sens-tu après toute cette histoire à Konoha ? - Hein ? - Je te demande comment tu encaisses toutes ces exécutions. - J'obéis aux ordres de Tsunade-sama, c'est tout. - Je m'en fiche, je veux savoir ce que tu en penses. - C'est tout à fait normal d'en venir aux exécutions publiques, ils étaient près à la tuer… - Ah bon… Ma pauvre. En plus d'être sourde comme un pot, tu es aussi bête que tes pieds. - Je dois te tuer au risque de mourir avec toi, déclare-t-elle avec indifférence. Tu représentes un trop gros danger pour le village. - Vois si tu peux, murmuré-je avec le sourire.
Et je charge sans crier garde. En deux secondes, je me retrouve face à elle. J'attrape sa nuque et lui décoche un formidable coup de genou dans la figure, ressentant l'agréable craquement de son nez contre ma rotule. Elle recule, sonnée. J'enchaîne alors avec un coup de pied dans l'abdomen, la propulsant à quelques mètres. Sakura semble se ressaisir en envoyant quatre kunai. Je trouve tout juste le temps de bloquer l'attaque en faisant pousser une aile d'airain. Un, deux, trois, quatre impacts. Je pivote sur la droite, déploie mon aile et la ramène vivement vers l'avant, propulsant ainsi une dizaine de plumes tranchantes droit sur elle. Sakura en pare quelques unes, les autres ne l'atteigne pas… sauf une. Sur la joue gauche. J'espère pour elle qu'elle sait extraire un poison. La gamine arme son poing droit et vient frapper le sol d'une puissance phénoménale, provocant ainsi une déformation qui dévale dans ma direction. Sans attendre, je bondis dans les airs, saute sur un rocher qui s'élevait, accumule de la vitesse et retombe lourdement sur Sakura creusant la terre d'un immense cratère, mais elle s'est esquivée. Les arbres déracinés s'effondrent dans leur tombe de fortune sous le grondement forestier. Je balaie le nuage de poussière qui obstrue toute visibilité une brève rafale, mais mes sens viennent se heurter à un obstacle en mouvement : Sakura, sur la droite. Hors de ma portée. Elle fuse sur la gauche, confiante, tandis que je rengaine mon aile, décidée à ne pas m'en servir pour le moment. Lorsqu'elle atteint mon niveau, elle engage un coup de poing que je bloque de ma paume, concentrant une faible dose de chakra qui vient amortir la puissance. J'en profite aussi pour agripper sa main afin de tirer Sakura vers moi et lui balancer ma jambe droite dans l'abdomen. Elle se plie en deux sous la douleur, alors j'enchaîne avec un coup de poing dans la mâchoire.
- Navrée d'abîmer ton joli petit minois, provoqué-je en constatant qu'elle est maquillée.
Sakura réplique par un regard censé m'impressionner, mais j'avouerai qu'après Orochimaru, ce n'est pas celui-ci qui me fera frissonner ! Je la laisse se relever, mais sans attendre, elle effectue d'un quelque mouvement un déplacement lui permettant de se retrouver dans mon dos. Toutefois sur mes gardes, je la sens empoigner mes cheveux avec fermeté.
- Navrée de devoir couper ces magnifiques cheveux, imite-t-elle. - Je doute qu'ils apprécient, souris-je.
Elle les lâche, étouffant un cri de surprise. Je me retourne tranquillement. Lorsque son regard se détourne de ma chevelure vivante pour se poser sur le mien, ses muscles se tétanisent et sa mâchoire ensanglantée tomberait presque à ses pieds. Elle lâche le kunai, recule de quelques pas, perdant l'équilibre, et manque de chuter, mais un arbre l'en empêche.
- Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur cette tête, hein ? - Qu'est-ce que… Qu'est-ce que tu es devenue…
Mon sourire s'efface progressivement de mon visage, virant à la limite de la grimace.
- Tu te moques de moi, Sakura… Si d'après toi je suis monstrueuse, dis-moi quelle humaine regarderait ses amis défiler un à un sur un échafaud trop étroit pour tous les accueillir d'un seul coup.
Je retrouve peu à peu mon apparence originelle, sentant mes boucles sombres retomber de part et d'autre de mon visage, de mon cou, de ma poitrine, le long de ma nuque et de mon dos. Je libère ainsi Sakura de mon entrave, et, pour toute réponse, cette dernière détourne le regard.
- Je protège le village, souffle-t-elle. - J'ai cru comprendre que vous êtes ici dans le but de tirer les vers du nez de Kabuto au sujet de Sasuke. - Comment il va ? - Il est toujours détestable, alors je suppose qu'il va bien, satirisé-je. - Même s'il est un Nunkenin, il ne s'en prendra pas au village, contrairement à toi. - Il ne s'en prendra pas à Konoha parce qu'il n'en a rien à foutre de vous, accentué-je. Il est animé par une seule cause : la vengeance, et ce, depuis le début. Tu ne m'as pas l'air de bien l'avoir compris, Sakura, et pourtant, tu t'auto-proclames être la donzelle la plus proche de lui. - Tu crois tout savoir, comme d'habitude, crache-t-elle, mais tu ne sais rien de lui. - Je suis loin de le comprendre personnellement, mais je sais pertinemment qu'il veut obtenir par n'importe quel moyen la tête de son frère, et pour cela, il a choisi de rejoindre Orochimaru, car lui, il le forme. Konoha ne l'aurait pas aidé, ou pas suffisamment.
Je lâche un léger rire.
- Toi-même, élève de Tsunade qui est au même titre que Jiraiya-san et Orochimaru, je ne vois pas ce que tu as acquis d'elle durant ces deux dernières années.
Soudain, elle se crispe.
- Pour quelqu'un qui cherche à tuer, continué-je, tu ne vas pas bien loin.
Sa pupille s'atrophie, les muscles de son visage se tendent, elle salive, son front perle…
- Tu n'as même pas remarqué que je t'ai mortellement empoisonnée. - Tu… as… dit, bafouille-t-elle avant de cracher du sang. - Eh quoi ? Tu m'as fait confiance pour ne pas te tuer ? - N… Naruto…
Elle hurle sous la morsure de la douleur.
- Ça fait mal, hein, le venin de veuve noire… - Tu as dit… Na… ru… - Sakura, m'amusé-je. Ne me dis pas que tu comptais sur un lien immatériel pour t'éviter la mort ?…
Elle grimace de plus belle, puis s'effondre sur ses genoux.
- Ne me dis pas que tu te sers volontairement de l'affection qu'a Naruto pour toi…
Je m'avance jusqu'à elle pour m'agenouiller à son niveau et ainsi plonger mon regard sombre dans le sien.
- Il n'empêche que… ton trépas lui servirait admirablement bien de leçon.
Il semblerait qu'elle réalise le sens de ma phrase.
- Je te… maudis… - C'est inutile, ris-je. Les dieux l'ont déjà fait. Mais je te laisse le choix de vivre ou de mourir, il te suffit de répondre à une faveur.
Sakura étouffe une lourde plainte.
- Écoute, poursuis-je. Tu promets soit de nous débarrasser d'un membre de l'Akatsuki, soit… de tuer Tsunade pour moi.
Je souris davantage.
- Tu as deux petites minutes pour réfléchir et articuler ta réponse, l'une d'elle te laissera la vie sauve, autrement, tu mourras.
Je patiente longuement sous la respiration sèche de Sakura. Les deux minutes sont bientôt écoulées et elle ne m'a toujours pas donnée sa réponse… Ah… elle n'est pas si stupide que cela… toujours persuadée que Naruto la protège, et elle a bien raison. Je soupire et place ma main contre sa joue, au niveau de la plaie. Sous mon intervention, le poison parcourt son trajet inverse pour ressortir. La petite goutte extrêmement toxique joue entre mes doigts ; je la fais alors passer sur ma main gauche et elle disparaît dans mon index métallique. Je me redresse ensuite. Sakura sourit d'un air malicieux qui ne me plait guère.
- Tu gagnes cette fois-ci, fis-je froidement. Mais n'espère…
Un bruit assourdissant et une brève secousse sismique viennent rompre ma phrase. Surprise, je me retourne vivement en direction de ce phénomène inconnu, et là… le choc… Un être humanoïde recouvert d'une sombre peau orangée se tient assis, devant nous, quatre queues de renard dansantes au dessus de sa tête… Une chevelure blonde se laisse voir sur le haut de son crâne, mais une lame est enfoncée dans sa chair… non… elle ne le traverse pas… Bien entendu, il s'agit de Naruto… mais… cette lame est immense ! Je lève mes yeux au ciel, suivant la trajectoire, puis aperçois très haut, presque dans les nuages, la tête d'Orochimaru portée par un cou grand comme il n'est pas permis… la lame sort carrément de sa bouche… Je me souviens avoir laissé Yamato, Kabuto et Sai près du pont. La seule personne que je peux délivrer pour le moment est l'homme de bois. J'annule alors le sort d'entrave, puis détourne mon attention sur Naruto. Non… sur un Kyubi miniature… D'ailleurs, il bouge… passant sa main derrière la lame… Ouh-là ! Ça ne sent pas bon ! Il la repousse vivement en notre direction, usant d'une puissance incroyable ! Réflexe : je bondis hors de portée de l'épée, me réfugiant dans les hauteurs des arbres qui eux, ne seront pas rasés. Cependant, Sakura ne me suit pas. Elle n'a en fait tout simplement pas le réflexe… L'imbécile ! Elle va se faire…
Décapitée…
Je regarde la partie tranchée s'élever dans les airs, rejoindre le sol, rebondir lourdement contre la terre, rouler, rouler, rouler… Le corps s'affale, inerte, sous mes yeux horrifiés. Je reste là, immobile, perchée sur un arbre durant de longues secondes, la tête vidée par cette scène d'une violence écœurante…
- Sakura ! hurle au loin la voix de Yamato.
Je me ressaisis alors, puis saute à terre, cherchant du regard la tête de Sakura. Je finis par la retrouver à quelques mètres… Ma salive glisse dans le fond de ma gorge tandis que mes pas me guide vers elle. Plus je m'avance, plus j'ai l'impression qu'elle se mettra à parler, mais je décide de nier toute émotion et sentiment susceptibles de faire fuir mon assurance, alors, je marche jusqu'à elle. Sakura a vu venir la mort, mais elle n'a rien sentie… C'est une entaille claire, nette et précise. Brûlée sous le coup de la puissance et de la vitesse, même. Ces yeux verdâtres sans vie, épouvantés, fixent un point droit devant. Quelques mèches roses lui recouvrent la moitié du visage tanné à force d'avoir roulé dans la terre. Je soupire longuement avant de me pencher pour la ramasser par le haut de son crâne.
- Sakura ? Saku…
Je m'empresse de fourrer la tête humaine encore dégoulinante de sang dans un sac de lin matérialisé sur le moment.
- Toi ! Sa… Sakura !
Je ressers l'élastique en laissant chuter lourdement la hotte.
- Un accident, répondis-je sans me retourner. - Quoi ? - C'est Naruto, lorsqu'il a dégagé l'épée. Elle n'a pas eu le réflexe de s'échapper, et voilà. - Ne rejette pas la faute sur les autres… - Je devrais être couverte de sang, rétorqué-je en lui faisant face. Or, je ne le suis pas, voyez-vous ?
Son regard sombre plonge dans le mien durant un long moment jusqu'à ce qu'il le détourne sur le sac qui pendant à mon bras.
- Dans ce sac, prononce-t-il. Qu'est-ce que c'est ? - À votre avis… Yamato-daichou ?
Son visage se crispe, marquant un certain mépris.
- Donne-la moi… - Pourquoi donc ? J'en ai besoin… - Comment peux-tu en avoir besoin ! explose-t-il de rage. Comment peux-tu en avoir besoin alors que tu dis ne pas avoir voulut sa mort ! - Maintenant que c'est fait, il faut bien trouver une utilité à ce ridicule accident. Sachez-vous plus utiles vivants pour nous débarrasser de quelques membres de l'Akatsuki que morts, alors pourquoi tuer Sakura qui fut la clef du soutien et l'élève de Tsunade ?
Il ne dit rien. Le vent souffle dans nos cheveux.
- Que comptes-tu en faire… - Vous la rendre à notre prochaine rencontre, déclaré-je. En attendant, je la garde avec moi. Je vais devoir vous laisser, Yamato.
Je matérialise mon sceptre afin de faire appel à un aigle géant qui vient se poser à mes côtés dans un formidable appel d'air.
- Attends ! - Elle et moi avions une personne en commun qui nous est chère. S'il advient que cette-dernière passe l'arme à gauche, j'ai promis de me débarrasser de Sakura en premier choix.
Je monte aisément sur le dos du rapace royal.
- Aujourd'hui, cette jeune fille n'est plus, tuée par la rage de cet ami, poursuivis-je. La simple idée de ne pas avoir su protéger mon ennemie de notre ami commun me ferait presque rire, vous me voyez ?
Je marque une pause, creusant mon regard noir, vide de compréhension.
- Bien sûr que non, laissé-je échapper. Enfin ! protégez Naruto de Kyubi. Vous l'avez compris, vous aussi, que ce démon représente un trop grand danger pour lui… Pour lui et pour son entourage, d'ailleurs.
L'oiseau s'agite, ne trouvant pas son aise à rester sur terre, alors je lui donne le droit de déployer ses ailes et de s'envoler, repoussant au passage les branches des arbres de sa large envergure. Nous survolons les lieux saccagés de ce fameux pont. Je jette un coup d'œil sur Sai. Le jeune homme est accroupi près du corps inconscient de Naruto. Il respire… c'est déjà cela. Nous passons au dessus de la deuxième moitié sylvestre ; au loin, un immense cratère perce parfaitement la forêt par un contraste arbres/terre refoulée. J'aperçois deux Orochimaru au centre : l'un est allongé, inerte, le cou complètement déformé ; l'autre se relève péniblement. Je soupire, puis quitte le dos de ma monture pour aller à la rencontre de mon supérieur. En me voyant approcher avec mon sac, il trouve étrangement à sourire tandis qu'il grimaçait juste avant.
- Eh bien, souffle-t-il de sa voix rauque, amusé. Que m'apportes-tu là, Seiko-chan ?
Ne sachant pas vraiment comment lui dire, je me contente d'hausser les épaules, mais au final, j'ajoute du tac au tac :
- Une tête.
Il me regarde de haut en bas, ne paraissant nullement surpris par ma déclaration.
- Tu collectionnes ? - Non, je compte la rendre en main propre à Naruto.
Orochimaru rit légèrement…
- Tu sembles tenir à ce gosse, raille-t-il en me dévisageant de haut. - Je tiens à ce que le message passe, si vous n'en voyez pas d'inconvénient.
Je baisse les yeux sur la hotte brune ensanglantée tandis qu'Orochimaru croise les bras.
- Tu en as réellement après Tsunade, note-t-il.
Elle a tout de même tué les shinobi qui la servaient, sans hésitation, lorsqu'ils se sont opposés au changement de régime politique. Enfin… Tsunade. Tsunade, ou cette chose qui a pris le contrôle de sa conscience.
- Si nous y allons ? esquivé-je en reposant mon regard sur lui. - J'imagine que tu ne sais toujours pas te transporter instantanément au repaire. - Non, désolée…
Le Sannin soupire de lassitude et baisse à son tour les yeux.
- Dire que je comptais sur Kabuto pour te l'enseigner… - Je pense que c'est raté, souris-je doucement.
Golden-Eyes reste pensif. À vrai dire, il y a de quoi s'inquiéter pour l'avenir : en plus d'exceller en médecine, Kabuto a vécu plus de quinze années aux côtés du renégat. Il connait donc ses nécessités primaires, quant à moi… eh bien… C'est alors que je remarque qu'Orochimaru me fixe avec insistance. Je me sens rougir en estimant ses intentions…
- Je… je ne peux même plus utiliser les techniques de soin, m'empressé-je d'intervenir. Si je suis incapable de le remplacer sur ce point, je ne vois pas comment pourrais-je me convertir pour vous.
Une onde vient frémir à mes sens. Je me retourne en direction du pont pour observer l'étendue forestière qui s'étale devant nous.
- Nous ferons mieux de ne pas nous éterniser ici, commente le Sannin. - Au pire des cas, vous pouvez rentrer directement. Je vous rejoints ensuite par le moyen le plus rapide que je connaisse. - Non, tu restes avec moi.
"Reste ici", "reste avec moi"… en gros je reste, je l'ai compris… S'il s'imagine que je vais pour retourner ma veste, il se fourre le doigt dans l'œil. Enfin… Orochimaru tourne les talons et entame la course. Je le suis alors, silencieuse, avec cette horreur se balançant dans mon poing gauche. | |
| | | Fanfictive Membre
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| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 18 Avr - 9:50 | |
| I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 10 : Repaire du Sud Fin-décembre. Hiver. Une bien belle saison. Nous partons aujourd'hui pour le repaire situé sur une île au sud du pays de l'Eau, ce qui nous coûte vingt-quatre heures de voyage, soit un jour de marche et une nuit de bateau. Nous ne sommes pas bien nombreux, quinze, exactement. On dirait bien que c'est la première fois qu'Ichiro prend le navire et il n'y a rien de réjouissant lorsque l'on est victime du mal de mer. Seiko et Emon se chargent de le soutenir en le sollicitant de regarder les vagues. Kabuto, lui, classe ses affaires. Kaliachi se repose, Hisae reste non loin de moi, Sasuke est assis et les autres observent calmement l'horizon ou s'occupent de quelconque manière. J'aperçois du coin de l'œil Ichiro renoncer aux conseils des deux jeunes et aller s'assoir plus loin. Seiko et Emon abandonnent eux aussi leur soutien et restent sur la passerelle à admirer l'océan. Je me plonge ensuite dans mes réflexions.
- Ichiro ! s'écrie Seiko. Tu ne sais pas ce que tu loupes !
Lorsque je lève mon regard sur elle, je la vois penchée sur la rampe à observer je ne sais trop quoi dans l'eau. Le jeune homme appelé râle sans se lever pour autant. Emon effectue un geste vif, et, dans la seconde qui suit, un mammifère marin bondit juste devant la jeune femme.
- Magnifique !
C'est Emon qui… Le jeune homme double son geste, et, cette fois-ci, ce sont deux dauphins qui apparaissent. Je vois Hisae s'éloigner pour s'approcher d'eux et observer elle aussi le spectacle en gardant toutefois une certaine distance avec Seiko. Kaliachi, qui s'est réveillée entre-temps, entraîne Kabuto, et ce sont tous les membres qui suivent. C'est en remarquant l'éclaircissement spontané du visage de mon second que je me résigne à les rejoindre. Je me place entre Seiko et Hisae et regarde ensuite. Effectivement, dix dauphins nagent à notre rythme. Emon baisse les bras, les dix disparaissent sous les flots, les relève et les dix effectuent un saut magistral simultanément.
- Emon, souffle ma seconde. Tu es génial…
Il est vrai que lorsque l'on fait la même chose avec des serpents, c'est bien moins reconnu… Seiko détourne son attention sur moi, comme si elle m'avait entendu penser, puis me sourit d'un air amusé et ravi.
- Il n'y a rien à faire sur ce bateau, défendis-je avant qu'elle ne me fasse une remarque.
Pour toute réponse, elle sourit d'avantage et se concentre à nouveau sur ce qu'elle qualifie de génial. Ces bêtes ne font que des cabrioles orchestrées par Emon, après tout. Je m'éloigne alors, lassé. Le jeune homme aussi au bout de quelques minutes et tout redevient comme avant. Sasuke est resté assis sur son banc à fixer droit devant lui.
Simple test de ma part : je change de place, m'éloignant de quelques mètres en tachant de m'isoler. Comme à ce que je m'attendais, Hisae me suit aussi discrètement qu'elle peut. Je ne sais pas tellement ce qui trotte dans sa tête, mais cela risque fortement de me déplaire. Je la vois s'avancer au bout d'un certain temps pour regarder le soleil se coucher. Elle soupire et laisse flotter ses cheveux blonds et lisses dans le vent. Je l'observe un instant avant de détourner le regard, agacé par cette attitude. Toutefois, je reste quelques minutes puis retourne à ma place initiale.
Je pensais y retrouver les autres, mais je ne vois que Seiko, toujours en compagnie de cette statue de Sasuke. Elle observe aussi le paysage baignant dans l'incandescence du crépuscule, les bras croisés sur le rebord. Elle baille, s'étire, puis se replace. Je pense bien qu'elle ne m'a pas remarqué. Soudain, un bruit assourdissant dans mon dos vient briser le silence. Je me retourne et aperçois la gamine ramasser un tas de ferraille qu'elle a fait chuter. Elle jette un coup d'œil sur Seiko qui n'a pas bronché, puis sur moi, et lorsque son regard croise le mien, elle se raidit et s'empresse de le détourner.
Hisae est une jeune fille blonde aux cheveux mi-longs et aux yeux verts âgée de treize ans que l'on pourrait croire muette en raison de sa grande timidité. Effectivement, elle ne parle pratiquement à personne, si ce n'est qu'aux autres filles du même âge que le sien. Je l'ai recueillie dans un village non loin d'Ame au mois de juin, il me semble. La seule survivante, ou du moins, la seule encore sur les lieux. Je compte la laisser au repaire du Sud, de toutes façons. Cela m'évitera de me la trimbaler toute une vie, d'autant plus qu'elle ne me lâche pas d'une semelle et cela commence à bien faire…
Quant à Seiko, elle semble s'être mise d'avantage à l'ouvrage depuis notre dernière discussion et prend son rôle de seconde très au sérieux. C'est limite si elle a dégagé Kabuto !
Du côté de ce jeune homme, il faut l'admettre : un sacré coup de mou, et ce depuis le soir où il est revenu sans Seiko, en omettant la période qui précède ce fameux retour et donc, la nomination.
Hisae finit de replacer ce qu'elle a fait tomber et vient s'assoir sur un banc. Sasuke rejoint sa cabine, Seiko, elle, laisse le vent porter son bras nu qu'elle suspend sur le rebord et souffler dans sa chevelure sombre. Les montagnes, ces dames noires du Feu, se dessinent parfaitement sur la voûte céleste teintée de mille et une couleurs. Au dessus de nous, la Grande Ourse. Cependant, en observant le ciel à la recherche d'autres constellations, je perds un peu l'équilibre. Je décide de m'avancer jusqu'à la rampe, rejoignant ainsi ma seconde dans un silence marin. Elle baille de nouveau en portant sa main à sa bouche, puis se replonge dans ses pensées qui sembles si lointaines. Hisae se joint aussi à nous, mais cette fois-ci, elle se place entre Seiko et moi.
- L'aube et le crépuscule, souffle mon bras-droit. Les deux moments où la beauté paysagère atteint son apogée.
Je ne réponds pas, mais approuve silencieusement.
- Hisae, laisse-nous seuls, ordonné-je plutôt.
La jeune fille se crispe sur la rampe, s'immobilise un court instant, puis tourne les talons. Il ne fait pas encore nuit, mais cela ne tardera pas non plus. Seiko garde le silence, elle n'a pas bougé. L'horizon, la ligne d'intersection entre le ciel et l'océan, est presque devenu invisible, laissant lieu à une confusion céleste et marine. Je lève mon regard en direction de la cabine du capitaine, une des seules pièces illuminées dans ce navire de marchands, puis porte mon attention sur la jeune femme qui attend patiemment que je prenne la parole.
- C'est au sujet d'Hisae, commencé-je.
Seiko ne dit toujours rien, elle se contente de fermer les yeux dans un soupir en même temps que la disparition totale de l'astre diurne derrière les montagnes, puis elle réouvre ses paupières.
- J'ai l'impression qu'elle ne m'apprécie pas, déclare-t-elle toujours sans me regarder. - Elle ne trouve sa place au sein de l'organisation. - Pas encore, cela viendra. Elle n'a que treize ans et elle est un peu secouée par les événements. - Tu avais aussi treize ans lorsque tu es arrivée. - J'en avais quinze, corrige-t-elle. Et je ne pense pas être une excellente référence. - Je compte la laisser au repaire du Sud.
Cette fois-ci, elle se tourne vers moi et trouve à sourire.
- Vous hésitez ? - Pas du tout. - Pourtant, vous m'en parlez. - Ce n'est qu'une annonce. - Kabuto est-il au courant ? - Non, ce n'est pas très important. - Vous souhaitez me faire part d'une chose, alors. - C'est tout ce que j'ai à te dire pour le moment. - D'accord… Vous savez qu'Hisae vous admire. - Je l'ai simplement recueille. - Comme la plupart des personnes ici, il me semble.
Je m'accoude finalement au rebord du navire et observe le paysage nocturne en silence, non loin de ma seconde qui fait de même.
- Ne vas pas me faire croire que je suis quelqu'un de bien, marmonné-je. - J'ai jamais dit cela et je ne dirai pas le contraire pour autant. Je vous apprécie malgré vos défauts, c'est tout. - Soit tu es d'une hypocrisie légendaire, soit tu es complètement stupide.
Le murmure des flots règne dans le silence nocturne. Cette quiétude est vraiment plaisante, mais Seiko n'a fait aucune remarque.
- Je dois être stupide, souffle-t-elle de sa voix effleurante.
Je détourne mon attention sur la jeune femme qui se détachent péniblement de la rampe.
- Il fait froid, mine de rien.
Je l'observe s'éloigner de sa démarche féminine tandis qu'elle me salue d'un geste gracieux de la main, puis elle disparait dans l'ombre des cargaisons. Un léger frisson parcourt le long de mon échine. Il est vrai qu'il fait froid…
Nous accostons le lendemain sur une plage déserte à quelques heures de notre destination. Nous avons tendance à voyager léger, mais le climat actuel ne nous en a pas permis. Vêtements, couvertures… le minimum pour maintenir la température corporelle au bon degré. Cela n'a néanmoins pas suffit à Seiko qui ne cesse d'éternuer, de renifler, et de se moucher toutes les cinq minutes. Kaliachi s'est risquée à l'embêter à ce sujet, mais elle a très vite compris que ce n'est pas le bon moment. Il semblerait que Seiko s'agace en un tour de main lorsqu'elle est malade ; j'en sourirai presque…
Nous marchons quelques heures en empruntant les petits chemins. Les forêts d'ici ne sont pas aussi grandes que le pays du Feu, mais les falaises sont nombreuses. Ce pays regorgeait de ressources avant la seconde grande guerre shinobi, aujourd'hui, nous ne retrouvons que des rochers.
Nous arrivons finalement au repaire en traversant quelques rivières. C'est un endroit constitué de plusieurs bâtiments principaux : grossièrement l'administration, un réfectoire avec les cuisines, une usine de travaux forcés, les chambres du personnel, douches comprises, les cellules collectives, une infirmerie… et c'est tout.
Karin, une jeune Uzumaki, est d'ailleurs censée nous accueillir. Je la vois s'avancer vers nous, puis me saluer.
- Je ne connais pas tout le monde, constate-t-elle avec indifférence. - Non, effectivement, admis-je en me décalant. Voici Sasuke-kun, mon futur réceptacle, Kaliachi, l'assistante de Kabuto, et Seiko. - Enchantée, salue cette-dernière. - Ma seconde.
Karin a eu une réaction particulière suite à la vue du jeune Uchiwa, et lorsque je lui ai présenté Seiko, elle lui a lancé un regard dédaigneux. Peut-être la jalouse-t-elle…
- Je prendrai l'infirmerie comme laboratoire, annoncé-je. - C'est un atelier qui est au fond ? se renseigne ma seconde.
Karin hausse les épaules, l'air navre.
- Le courant ne passe plus, et vu que personne l'utilise, je me suis dit que c'est inutile de réparer et qu'on pouvait se débrouiller sans. - Tu permettras que je trifouille quelque chose ? Je peux peut-être le remettre en marche. - Hein ? Euh… - Merci. Au fait, tu es ? - Karin… - Karin, répète-t-elle. D'accord.
Et elle s'éloigne en direction de l'usine.
- Je te laisse faire la visite, fis-je en regardant la silhouette de Seiko s'évanouir dans la brume.
Je tourne ensuite les talons pour trouver exil à l'infirmerie. Les heures passées, je n'ai fait que convertir les lieux et régler quelques petites affaires. Sasuke est venu me voir afin de se renseigner sur un terrain d'entraînement.
- Il y a beaucoup d'espace autour de cet endroit. - Je ne peux pas tester mes nouvelles techniques dans cet environnement… - Fais comme tout le monde et adapte-toi. Tu n'as qu'à explorer d'autres possibilités, à moins que ce ne soit trop te suggérer, fis-je sarcastiquement.
Il ne tarde pas à sortir de mon champ de vision, probablement frustré de ne pas avoir de réponse. Je ne me déplace pas en fonction de ses besoins, mais en fonction des miens. Tant mieux s'il trouve quelque chose à son aise, autrement, tant pis. Satisfait de retrouver ma solitude, je retourne à mes occupations. Seiko semble bien le faire, elle… Justement, en y pensant, j'ignore de qu'elle compte faire en réparant cette usine. Bien entendu, si elle y parvient… Je décide alors de mettre de côté mes affaires et de la rejoindre afin de voir comment elle s'en sort. Lorsque je franchis le seuil de la porte, je constate que la brume s'est dissipée. Personne dans les alentours. Je mène mes pas jusqu'à l'usine, siège de l'apport en électricité de toute la prison, dans un silence des plus royaux perturbé seulement par le crissement de la terre sous mes semelles. Les portes de l'atelier ont dues être endommagées par les guerres… tout comme le reste de l'architecture. Je pousse les poignées dans le grincement puissant de la rouille pour faire face à l'immensité de l'usine. Je ne localise pas Seiko tout de suite, je dois lever mon regard sur les passerelles pour la trouver accroupie près d'une machine. Elle se redresse, lentement, puis se retourne pour me regarder.
- Tu n'as pas réussi à rétablir le courant.
Elle hausse les épaules. Je la rejoints alors.
- C'est plus que cela, indique-t-elle. J'ai trouvé des rats, ils ont probablement du ronger les fils, et puis, vous savez, avec toutes ces guerres, les dégâts matériels sont nombreux.
Elle soupire, un peu lasse.
- Regardez-moi ça… C'est au bout d'une heure et demi que je commence à comprendre cette machine ! - Qu'as-tu fais, autrement ? - J'ai commencé par capturer les rats et j'en ai trouvé cinq, répond-elle en me présentant trois cages de rongeurs. Mais bon… en plus d'être porteurs de maladies, il faut que la durée de gestation soit d'une vingtaine de jours pour sept à quinze petits… J'ai alors placé des pièges un peu partout, j'ai réussi à réparer quatre machines, et celle-ci est ma cinquième. Il y en a sept en tout… Ensuite, je devrai trouver un moyen pour les reconnecter entre elles, puisque les câbles sont irrécupérables. - Tu m'avancerai beaucoup si tu arrives à la fin de ce lourd programme, souris-je. - Ah oui…
Elle rit légèrement.
- J'espère d'avantage finir avant la fin de la semaine, dans ce cas. - Une fois que tu comprends le système, le réparer est un jeu d'enfant. - En théorie, mais pas en pratique. - Oh, tu y arriveras, assuré-je en croisant les bras. Tu es bien partie. - J'apprécie votre encouragement, avoue-t-elle, un peu intimidée. - Tu as de la chance : l'essentiel n'est pas endommagé. - Oui… J'ai pensé à vous en capturant les rats, peut-être que vous en aurez besoin pour vos expériences. - Je ne manque pas de cobayes. - Ils peuvent vous servir pour les expériences mineures… le noir, la blanche et le brun me semblent en bonne santé. - Et ces deux-là, non ? - Ah, eux… je les ai séparés parce que celle-ci me sert d'appât et l'autre est… euh… en rut. Vous pouvez tous les prendre, sauf la brune. Je vous en apporterai d'autres si j'en trouve… et si vous le souhaitez.
Je me surprends à me questionner sur son avis par rapport aux cobayes humains. Cela ne m'étonnerai pas qu'elle soit contre, mais ce que j'apprécie, c'est qu'elle se garde bien de me faire le reproche. Seiko n'a au moins pas hérité de cette fâcheuse manie qu'ils ont tous à Konoha : celle de faire la morale lorsqu'une action ne leur convient pas. Ma seconde se retourne pour faire face à son sujet.
- Cela dit, avance-t-elle en croisant les bras, je vais devoir m'y remettre. - Je te laisse, dans ce cas. - Oui, ce combat est le mien !
Sa plaisanterie me fait doucement sourire. Il est vrai qu'elle s'acharne dessus depuis plus de quatre heures, et le plus étonnant, c'est qu'elle y trouve du plaisir. Elle se retourne afin de faire face à sa machine tandis que je me dirige vers les rongeurs qu'elle me propose de prendre comme cobaye.
- Aïe…
Je me retourne pour voir Seiko porter son index droit à sa bouche. Quelques gouttes de sang sont tombées sur le sol.
- Machine : un, dit-t-elle, Seiko : zéro…
Elle retire son doigt et le pince légèrement ; une cascade d'hémoglobine en émerge. Visiblement surprise, elle s'empresse de le remettre en bouche. Je reste un moment à l'observer. Quelque chose m'intrigue…
- Ce n'est rien, déclare ma seconde en me surprenant à la fixer.
Au contraire, ce n'est pas rien… Elle s'est sévèrement coupée et on dirait bien qu'elle est en train de se soigner… Je décide de faire preuve de plus de discrétion dans mon analyse en prenant les cages de mes nouveaux cobayes.
- Apporte-m'en d'autres si tu en trouves en bonne santé. - Hum hum…
Je disparais ensuite. Le soir venu, je remarque la blessure est totalement cicatrisée. Étrange…
Les jours s'écoulent rapidement. Seiko a bien fini par atteindre son objectif au bout du deuxième de la semaine. Elle ne s'entend cependant pas avec Karin, c'était à prévoir, aussi… L'Uzumaki est une jeune fille de quatorze ans avec un esprit garçon-manqué et une faiblesse pour Sasuke-kun. Tout comme Hisae, elle a été une des seules rescapées suite au massacre d'un village. Ces deux-là semblent s'apprécier, en tous les cas… Elles s'apprécient et méprisent une personne en commun. Tant mieux si elles s'entendent bien, nous n'en avons plus pour très longtemps… | |
| | | Adci Admin
Messages : 293 Date d'inscription : 01/04/2013 Age : 23 Localisation : In my life ~
| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 18 Avr - 10:48 | |
| En bd, j'pense que j'aurais beaucoup moins de mal pour lire | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 18 Avr - 11:02 | |
| Je pense aussi. En plus, j'ai déjà commencé. I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 36 : L'oiseau en cage Ce sac horrible, cette hotte de l'épouvante posée sur une table en bois. Dire que j'ai du me la trimballer des heures entières ! C'est affreux… affreux ! Et pour qui Golden-Eyes m'a-t-il prise lorsqu'il m'a demandée si je collectionne les têtes ? J'aimerai le savoir, et il m'excusera, mais je ne suis pas aussi glauque que lui… De toutes les façons, collectionner n'est pas mon objectif premier ; cela tombe bien : il n'y a même pas assez de place dans mes chambres pour ranger une série de timbres, alors imaginons des têtes… c'est abominable… Et à l'intérieur de ce sac, Sakura me fixe. Un long frisson vient parcourir mon échine tandis qu'une grimace se grave sur mes joues. Au fond, elle n'était pas mauvaise, cette gosse. Elle était juste… complètement stupide et corrompue, ce ne pouvait pas être de sa faute. La forme de son visage se distingue sur les plis de la hotte : au niveau des yeux se forme deux creux provoqués par l'arcane sourcilière, le nez est une pente qui descend et qui laisse le tissu sombre tomber sur les lèvres. C'était un bête accident… Une vibration inconnue parvient à mes sens. Je détourne mon regard de Sakura et réfléchis un court instant avant de quitter la pièce. Je longe les couloirs dans la pénombre du repaire, faisant résonner mes pas dans ce silence sinistre. Une cinquantaine de bougies éclairent chaque corridor de leur faible intensité, mais elles ont le mérite de chauffer ces tunnels souterrains creusés dans la roche. Les flammes dansent tristement du haut de leurs mèches au rythme des vibrations de l'air. Je descends les escaliers et continue ma marche durant quelques seconde jusqu'à ce que le frisson se présente de nouveau…Quoiqu'en l'analysant, il ne m'est pas inconnu : je l'ai ressenti lorsque nous étions au pont du Ciel et de la Terre. Je le surprends à sourire doucement tandis que je lève le bout du nez vers le plafond. Naruto… Je suis juste sous tes pieds.
- Ce n'est pas possible tout ce vacarme, hein ? Seiko. - Effectivement, soufflé-je.
Je me tourne vers Ichiro qui campe à mes côtés.
- Faites vos affaires, nous partons aujourd'hui.
L'homme me considère du haut de son regard si particulier encadré par deux mèches rouges qui descendent le long de son visage musclé.
- Allez.
Et il disparaît. Je fixe alors le long couloir sombre, puis tourne les talons en quête d'un passage menant au deuxième étage. Je remonte les escaliers récemment emprunté et poursuis mes recherches en me fiant à mon instinct. Mes pas me guident dans les entrailles du repaire jusqu'à ce que j'entende la précipitation de Naruto au même niveau que moi. Ça s'arrête, une porte s'ouvre, un court silence, un claquement, et ça reprend. Je marche alors à sa rencontre, le cœur un peu battant en imaginant sa réaction. Il faut que je lui parle, de toutes les façons, en espérant qu'il accepte de m'écouter. Une petite tête blonde apparaît au fond du couloir, regarde à gauche, puis à droite sans me voir, regarde de nouveau à gauche… et, dans un instant de doute, se retourne vivement vers la droite. Je suis déjà près de lui, le dévisageant avec insistance.
- Toi… souffle-t-il.
Il arme son poing et le décoche avec violence sur ma joue, me faisant reculer de quelques pas. Il enchaine avec un second coup sur l'autre joue, puis balance sa force dans mon abdomen. Je décide de ne rien faire. Il se défoule, les larmes aux yeux, sur mon corps qui n'a pas été frappé depuis plusieurs années. Je reçois sa puissance furieuse dans une douleur effroyable, mais je tiens le coup tandis qu'il enchaîne la violence.
Il s'arrête enfin, haletant bien plus que moi. Je me redresse sur mes paumes pour recracher tout le sang que j'ai accumulé.
- Pourquoi… Pourquoi tu ne te défends pas…
Je me relève avec peine en jurant silencieusement mes blessures.
- Hein ? Pourquoi !
À cela, je me contente de réponde par un haussement d'épaules accompagné d'un léger sourire. Ce qui ne semple pas lui plaire, puisqu'il réplique avec un énième coup de poing.
- Dis-moi pourquoi, sanglote-t-il.
Je reste silencieuse un instant, puis lui déclare simplement :
- Il est grand temps que tu poses les bonnes questions, Naruto. - Quoi ?
Je soupire en replaçant quelques mèches rebelles.
- Commençons par le commencement. Lorsque tu es parti t'entrainer avec Jiraiya, j'ai quitté Konoha pour rechercher des informations sur mes origines, et lorsque je suis revenue au village, plus rien n'était comme avant.
Le blond reste muet, étrangement attentif. Je continue alors :
- Tu as peut-être remarqué, aussi, que Tsunade est différente, que tout ne tourne plus en rond dans sa tête. Effectivement, tous les shinobi disparus en mission ont été exécutés sous ses ordres, sur la place publique. Tous. Car tous se sont levés contre sa personne. Ino, Shikaku, Asuma, Shizune, Gai. Izumo et Kotetsu, je crois… et… Anko. Anko était la dernière avant moi… J'ai réussi à m'échapper et à rejoindre les rangs d'Orochimaru. Je ne pouvais pas rester à Konoha après tout cela. Je veux faire tomber Tsunade afin de rendre au village son éclat d'avant. Et je suis malade, la seule personne capable de me sortir de ce pétrin est Orochimaru. C'est ce qu'il fait en échange de mes services. - Seiko… - Je suis obligée, soufflé-je. Mais… malgré tous les défauts que tu peux lui trouver en plus de ceux qu'il a déjà, j'ai tendance à m'attacher aux personnes. - Pourtant, tu te détaches facilement, crache-t-il. - Ça dépend. Je suis toujours attachée à Konoha. La mort de Sakura était un accident - Ne te permets même pas de prononcer son nom ! hurle-t-il, visiblement agacé par mes paroles.
Je le regarde dans ses yeux azurés, puis reprends :
- Celui qui l'a tuée, Naruto, c'est toi.
Le brouillard du silence envahit cette partie du repaire. L'Uzumaki me fixe intensément de son regard ravagé par la haine, la colère et le chagrin. C'est étrange que Kyubi ne se soit pas encore manifesté.
- Ce que tu dis n'as aucun sens, grince-t-il. Je ne l'ai pas tuée, c'est toi qui l'a fait ! - Non, non, Naruto, fis-je doucement en secouant négativement la tête. C'est bien toi. Toi ou ta colère incontrôlée. Tu étais sous la forme du démon-renard ; j'imagine qu'il a pris possession de ton corps et de ta conscience pour que tu puisses le nier ainsi. - Tu raconte de la merde ! balance-t-il en armant une nouvelle fois son poing.
Mais il ne me frappe pas, cette fois-ci. Non, il ne me frappe pas. Je me suis posée sur un quart de défensive juste en fermant les yeux, alors je les réouvre, un peu craintive, pour recroiser le regard glacial de Naruto qui a les larmes aux yeux, prêtes à s'échapper. Et c'est ce qu'il se passe.
- Autrement dit, soufflé-je calmement, c'est Kyubi qui l'a tuée. Tu ne devrais pas utiliser son pouvoir. Bien que puissant, il est trop dangereux. Tu blesses ton entourage, et toi aussi, si bien que tu commets des actes dont nombreux sont rejetés par ta volonté et pourtant effectués au gré de tes émotions.
Je marque une pause, cherchant mes mots, puis, une fois trouvés, je reprends :
- C'est pour cette raison qu'il faudra que tu le contiennes lorsque tu comprendras la vérité au sujet de Konoha, et que tu saches parfaitement quoi faire si tu veux arranger les choses. Tu n'auras qu'à en parler aux autres, à Hinata, Jiraiya ou Shikamaru, par exemple. Et selon leur réponse, tu adapteras.
Je m'arrête, surprise de lui donner autant de conseils impératifs, puis détourne le regard.
- Parles-en aux personnes de confiance, ajouté-je tout bas. - Ne t'imagines même pas que je vais trahir Konoha, réplique-t-il, froidement. Sakura est morte par ta faute, n'imagine même pas que je vais te croire une seule seconde, sale menteuse. Tout ce que tu veux, c'est faire chuter Konoha. Pourquoi ? Je ne sais pas, mais tu veux nous faire chuter et probablement nous faire payer pour une raison complément égoïste !
Une émotion remue mes entrailles, les tournante, fait d'elles un tas chauffant avec pour seul combustible la frustration. Il ne comprend pas… Il ne comprend rien, absolument rien ! Il m'indique, d'un ton toujours aussi sec et dans une formule bizarre qu'il trouvera Sasuke et qu'il le ramènera à Konoha. Il ajoute aussi qu'il ne regrettera jamais de m'avoir laisser mourir dans cette organisation criminelle.
- Et surtout, continue-t-il, crachant, je n'hésiterai pas à te tuer lorsque tu te pointeras à Konoha avec Orochimaru.
Je n'attends pas plus longtemps pour cueillir son visage entre mes paumes, essuyant ainsi la trace d'une larme, et l'embrasser sur les lèvres de la manière la plus tendre qu'il m'est possible malgré la colère qui anime mon cœur. Naruto ne cherche pas à me repousser, mais il ne m'accueille pas non plus. Il patiente juste la fin de cet échange, les traits tendus sous mes doigts, et lorsque je me retire enfin, il me dévisage de son regard pétillant. Un masque de stupeur lui recouvre le visage, comme figé dans du marbre.
- Au moins, cela, le comprends-tu ?
Il me fixe toujours intensément, me faisant un peu perdre l'équilibre. Mais les traits de son visage s'aggravent progressivement.
- Tu ne me feras pas changer d'avis, déclare-t-il sévèrement. Malgré tes sentiments pour moi, jamais je ne trahirai ma patrie.
Le grondement du ciel se fait retenir dans le repaire.
- Et je ne… - Laisse tomber, grincé-je.
Et je disparais dans un éclat d'étincelles.
J'arrive instantanément dans ma chambre afin de réunir mes affaires, puisqu'il se trouve qu'Orochimaru ait prévu de changer de repaire dans les deux jours qui suivent. Enfin, il l'avait prévu avant tout cela, mais maintenant, nous n'avons plus le choix. La colère mélangée à la frustration continue de consumer mon esprit quand une lourde explosion démembre le silence plombant du repaire. Je termine de ranger les quelques choses qui traînent, puis transporte le tout dans la dimension créée par mes soins avant de me diriger précipitamment en direction du phénomène étranger, la hotte de Sakura empoignée dans ma main gauche. J'arrive dans la zone où le perroquet hérissé réside ; cela ne m'en étonne pas, d'ailleurs… La lumière du jour affaiblie par la concentration des nuages m'apparaît enfin, j'y distingue deux points noirs, probablement deux silhouettes. Tous mes sens à l'affût, j'entends de là-bas :
- Et c'est par pur caprice que je vais t'ôter la vie.
N'écoutant que mon instinct, j'accélère ma course en me transportant par cinq flash de lumière jusqu'au duo. Sasuke m'a vue et il a tout juste trouvé le temps de parer mon poing qui vient frapper puissamment sa lame. L'Uchiwa recule d'une bonne dizaine de mètres dans une traînée de poussière sous l'effet de l'impact. Il réplique en allongeant son épée dans ma direction. Je l'esquive d'un rapide pas sur le côté, bousculant ainsi Naruto qui restait passif.
- Ah… c'était toi, Seiko. - Je peux savoir à quel jeu tu joues ? grondé-je. - Mais dis-moi, dans quel camp tu te ranges en protégeant Naruto ? - À ton avis, imbécile…
Il ne répond pas, toujours avec sa face inexpressive qui fait plus que m'agacer. Il ne répond pas, mais il se dirige en hauteur, sur le sol de terre.
- Vous me saoulez, crache-t-il en levant sa paume vers le ciel.
C'est à ce moment-même qu'Orochimaru entre instantanément en scène aux côtés de Sasuke, empoignant fermement son bras. Un long moment s'écoule dans cet échange de regards remplis d'avertissements autant dans l'un que dans l'autre.
- Ça suffit, pose gravement le Sannin.
L'échange perdure encore dans le souffle d'un vent glacial.
- Lâche-moi.
Orochimaru le fixe toujours, sans effectuer un seul mouvement, puis, devinant probablement que Sasuke lui obéira, il finit par relâcher sa poigne sur le bras de son élève. Le renégat se tourne ensuite vers moi, me dévisageant de toute sa hauteur de son regard puissant, intense, sur lequel exercer une opposition est un pur exploit. Il me dévisage, l'air sévère, patientant à coup sûr une réaction de ma part. Je trouve toutefois l'audace de lui accorder un sourire amusé avant de le rejoindre.
- Nous avons un accord, après tout.
Son regard change un peu. J'ai discerné une pointe inquiétude dans le précédant. À quoi pensait-il… C'est la deuxième fois qu'il prend des vessies pour des lanternes lorsqu'il s'agit de moi, et ce, depuis la trahison de Kabuto qui se trouve juste en face de nous. Tout comme Sai et Yamato, en passant. Je ne les avais même pas remarqués… Emon, Kaliachi, Hisae et Ichiro apparaissent finalement à nos côtés.
- Tu comptes garder cette chose encore longtemps ? questionne Orochimaru à mon attention.
Effectivement, cette chose qui pend à mon bras gauche m'encombre. Je vois le visage de Naruto se crisper et ses lèvres trembler. Cette attitude m'amuse étrangement… Je le regarde dans ses yeux azurés, puis soupire pour finalement commencer :
- Tsunade a cherché à me décapiter, alors…
Je lance la hotte du haut de notre perchoir. Celle-ci vient percuter lourdement le sol de pierre pour rouler vers les quatre shinobi de Konoha.
- Transmets-lui ce présent de ma part.
Le contenu rose et beige mélangé au brun de la terre s'échappe du sac pour faire face à leurs visages horrifiés.
- Tu seras gentil.
Une rafale de vent vient souffler brusquement dans nos cheveux. J'aperçois du coin de l'œil Orochimaru me regarder, mais je choisis de continuer à jouer l'insensible et la cruelle en ne détournant pas mes yeux de Naruto complètement désemparé. Emon s'approche de moi pour déposer délicatement sa main sur mon épaule. J'attends alors qu'il exerce sa technique sur moi : c'est une légère chaleur qui monte progressivement le long de mon corps jusqu'à ce que je disparaisse avec lui et le reste du groupe. Nous nous retrouvons instantanément en face d'un ancien repaire situé dans une vallée du pays de la Roche. C'est une pierre qui bloque l'entrée. Ichiro, Kaliachi, Hisae, Sasuke et Emon s'engouffrent dans le repaire après qu'Orochimaru ait libéré l'accès. Ici, le ciel est éclaircit par un soleil brillant comme jamais il n'a brillé, alors que là-bas… les nuages de pluie et d'orage ont refroidit les terres. Je les suis, silencieuse et précédée de mon supérieur. Il n'est pas nécessaire de faire visiter les lieux à Hisae, elle est déjà venue ici. Cet endroit est resté discret et inaccessible, si bien que j'ai du désactivé tous les pièges que j'ai mis en place à l'aide de Kabuto, à l'époque. Maintenant que j'y songe, ce qui nous arrive est véritablement embêtant… Tandis que je m'apprête à rejoindre mes appartements comme les autres membres d'Oto, Orochimaru m'interpelle. Je me retourne, non pas intriguée, pour voir que le Sannin s'est arrêté plus tôt à l'embranchement de trois couloirs. Il me fait signe d'approcher d'un léger geste de la main, alors je le rejoints en fuyant son regard.
- Puis-je savoir où tu vas ? semble-t-il s'amuser.
Effectivement, je prends le mauvais couloir…
- Ah, soufflé-je. Oui, je me suis trompée. Je peux faire quelque chose pour vous ?
Orochimaru croise les bras.
- Kabuto nous a quitté avec pas mal d'informations en sa possession, entame-t-il.
Je le regarde cette fois-ci dans les yeux.
- Je suppose qu'il connait chaque emplacement de repaires, estimé-je. - Tout à fait. C'est pour cette raison que ne tarderons pas à passer à l'offensive. - D'ici là, vous aurez le corps de Sasuke ?
Il soupire.
- Oui.
J'observe son regard d'or luisant faiblement dans les ténèbres du repaire. Orochimaru fixe le sol, pensif. Il relève finalement ses yeux sur moi.
- Nous n'avons pas le choix, déclare-t-il. Il nous faudra nous déplacer plus souvent de façon à réunir tous les membres de l'organisation dans un repaire inconnu aux yeux de Kabuto. - J'imagine… - Nous restions sept jours dans un même endroit. - Vous comptez écourter le séjour à cinq ? questionné-je. - Cinq ? Non. Quatre. Voire trois. - Pourquoi ne pas envoyer l'ordre de rassembler tous les membres dans un repaire suffisamment éloigné de Konoha ?
Il ne dit rien, réfléchissant un court instant.
- Eh bien, fait-il joyeusement. Au lieu de rester plantés là où ils sont, ils n'auront qu'à bouger comme nous.
Je choisis de garder le silence, l'esprit encore un peu tourmenté par les derniers événements. Mon regard n'est plus sur lui, mais s'évade sur les gravures du sol. Orochimaru décroise ses bras pour poser ses mains sur ses hanches.
- Je t'ai connue épouvantée, continue-t-il sur un ton taquin. Je t'ai connue embarrassée, philosophe, tantôt sage, tantôt fo-folle, parfois stupide mais toujours remarquablement intelligente. Tu peux te montrer aussi bien cruelle que douce. Peut-être t'ai-je vue une fois ou deux un peu attristée…
Le Sannin laisse échapper un léger rire.
- En colère, aussi. Cela te prend assez facilement.
Sa dernière phrase me fait doucement sourire, un peu timide. Il a raison sur ce point : une fois que l'on me connait, m'agacer peut se faire en un tour de main… Le renégat se penche légèrement en avant, à mon niveau, cherchant mon regard.
- Mais alors ça, murmure-t-il, un sourire amusé aux lèvres.
Je plonge mon regard dans le sien, doutant un peu de ce qu'il va me sortir. Il sourit davantage, laissant apparaître une sublime rangée de dents dont les canines sont anormalement grandes…
- Jamais je n'aurais imaginé te voir amoureuse.
Je me sens rougir jusqu'au oreilles, profondément embarrassée par cette idée aberrante qui lui traverse l'esprit.
- Ce…
Je détourne le regard. Dire que j'en ai oublié de respirer…
- Ce n'est pas ce que vous imaginez… - Allons bon… - Je n'ai aucune affection amoureuse pour Naruto, répliqué-je avec plus d'assurance.
Orochimaru se redresse, toujours avec cet air plaisantin.
- C'est donc lui…
C'est ainsi que je comprends mon erreur…
- Il n'y a rien, marmonné-je. - Je vous ai vus, qu'importe que tu le nies. Je t'ai vue, accentue-t-il. - Eh bien ? - Eh bien, un baiser plein de tendresse est synonyme de mépris ? - Ça n'a pas de sens… - Exactement, sourit-il sarcastiquement. Surtout lorsqu'il s'agit du premier. - L'intention y est, pas les sentiments, m'agacé-je. Mais à qui cela peut bien importer, le fait que je l'aime ou que je ne l'aime pas ? - À moi.
Je le regarde, surprise. Son visage autrefois moqueur a viré à une expressivité étrangement sérieuse, et son regard inquiétant me dévisageant du haut d'une montagne de doute me laisse soufflée…
- Kabuto nous a trahi à la suite d'un événement du genre, résonne sa voix rauque. Je ne veux pas que cela se reproduise.
Le sens de son raisonnement s'éclaircit soudainement dans mon esprit… L'odeur brûlée des lanternes échauffent l'embranchement des trois couloirs tandis que la sinistre ambiance perce le silence. Je demeure muette, réfléchissant à ce que je peux bien lui répondre…
- Ce n'est pas une demande, Seiko. C'est un ordre.
Un papillon bleu, qui s'est probablement infiltré pendant que nous passions la porte du repaire, virevolte entre Orochimaru et moi. Il se dépose sur une des lanternes qui éclaire cet endroit.
- Vous pouvez le tuer sans conséquence sur notre accord, répondis-je bassement. | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 18 Avr - 11:51 | |
| I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 11 : Tension Six mois se sont écoulés depuis notre passage au repaire du Sud. Seiko semblait ravie de quitter cet endroit contrairement à Karin qui l'a vue s'éloigner en compagnie de Sasuke. Hisae est finalement restée parmi nous, Seiko a réussi à me convaincre de faire d'elle quelqu'un d'utile. Trop chargée pour s'en occuper, ma seconde préfère la confier à Kaliachi. Peu m'importe, du moment qu'elle fait quelque chose.
Je dirige avec lenteur mes pas en direction de mes appartements. Il est tard, et tout le monde est censé dormir à trois heures du matin, cependant, des murmures résonnent encore dans les couloirs sombres. Intéressé, je détourne mon attention sur les paroles secrètes de deux individus.
- Ce n'est pas possible, souffle une voix féminine. - Il n'y a que toi qui me plait… - Pour le moment, ce genre de relation ne m'intéresse pas. Peut-être plus tard…
Le silence s'installe. L'émanation de la cire consommée par la chaleur d'une flamme s'incruste dans mes sens. Je croise les bras après avoir identifié les voix et m'appuie contre le mur, fixant le sol en direction de la gauche. Les ombres des formes gravées s'incruste dans les entaille sinueuse, et partout où l'obscurité commence à trouver sa place, la lumière d'une bougie revient pour éclairer la circonférence de sa lueur orangée.
- Tu sais bien que je serai l'homme le plus comblé de toute cette terre si tu m'acceptais. - Mais que veux-tu, Ichiro ? Si ce n'est pas réciproque, c'est une relation insensée… - Je sais, mais…
Elle soupire, visiblement lassée.
- Toi, tu es différente, poursuit le jeune homme aux cheveux rouges. - C'est sûr, je ne suis même pas humaine… Tu as un faible pour les extraterrestres ? - Non, ce n'est pas dans ce sens-là. - J'imagine, pouffe-t-elle. - Mais de toutes, c'est toi que j'aime…
Cette déclaration qui me faisait jusqu'alors sourire ne m'amuse finalement plus…
- Il n'y en a pas des masses dans ce repaire, répond Seiko. Et il faut reconnaître que je suis celle qui se rapproche le plus de ton âge, alors je peux comprendre. Sauf que me convaincre de t'aimer revient à peigner une girafe.
Le chant sourd des bougies brouille le sombre silence. Tandis que mes disciples continuent de débattre sur leurs histoires, je me replonge dans une expérience passée. Kabuto s'éloigne progressivement de moi suite à la mort de In-machin. Il est clair qu'il choisira le bon moment pour échapper à mon autorité. Ma seconde suggère à Ichiro de se reposer, faute de l'heure tardive. Ils se saluent alors et s'éloignent chacun de leur côté. Je ne peux pas tuer Seiko, comme je ne peux pas tuer Kabuto pour le moment. Éliminer une partie d'eux afin qu'ils comprennent certaines choses est plus raisonnable. Il me semble que c'est Ichiro qui vient à moi d'un pas irrégulier. Je ne compte pas bouger. J'ai néanmoins détruit un lien trop puissant avec Kabuto. Je refuse que cela se reproduise avec Seiko où je devrait en payer le prix fort… Le jeune homme passe devant moi sans me voir, tête basse, les mains dans les poches et un masque de déception déposé sur son visage musclé. Je l'interpelle d'une voix claire. Il se retourne vivement, surpris, faisant ainsi mouvoir son immense chevelure ardente dans l'air qui nous entoure.
- Orochimaru-sama, adresse-t-il en posant un genou à terre.
Son regard fixe les marques sinueuses du sol et son attitude craintive trahit sa grande gêne de me trouver à cette heure-ci, si proche de la conversation privée qu'il entretenait avec ma seconde.
- N'est-il pas un peu tard ? questionné-je solennellement. Le couvre-feu est à minuit, à quoi t'occupais-tu ? - Ri-rien d'intéressant… - À trois heures du matin, je pense que si.
Il bouge nerveusement sa tête en tâchant la garder basse.
- Je devais juste parler à quelqu'un… - À quel sujet ? - Euh… - Oh, je t'en prie, relève-toi, ordonné-je. J'ai l'impression de causer à une pierre.
Ichiro semble hésiter un instant, mais au final, il se redresse, le regard fuyant.
- Tu as changé d'habits, constaté-je. - Euh… oui… - Elle te plait ? - Non, pas du tout, s'empresse-t-il de répondre.
Il se rend compte de son erreur par une légère grimace.
- Pourquoi ne pas m'en parler ? invité-je avec le sourire. - Je… j'ai pensé que vous seriez contre…
Je perce son regard du mien.
- Contre ? À quel propos ? - Euh… Que nous soyons ensemble, elle et moi… - Tu penses que cette relation aussi grosse qu'un bœuf aurait pu me filer sous le nez ? - Bien sûr que non… - Quel intérêt donc de me le cacher ? - C'est… un sujet difficile à aborder, répond-il habilement.
Je décroise les bras pour mettre mes mains dans mes poches, sourire moqueur sur les lèvres.
- As-tu au moins une idée de ce qu'il ne faut surtout pas faire avec elle ?
Le visage d'Ichiro s'éclaircit, comprenant sans doute qu'il peut me parler en toute franchise sur ce sujet.
- Je sais qu'elle ne supporte pas les vantards et les personnes qui se rabaissent, déclare-t-il avec plus d'assurance. Les compliments sont les bienvenus, mais il ne faut pas en faire trop, car sinon, ça la met mal à l'aise. Par contre, j'ai compris qu'elle accepte toutes les offres, matérielles ou non. Lui proposer notre aide la ravie, qu'elle l'accepte ou qu'elle la rejette, cependant, elle n'apprécie pas que l'on se mêle de ses affaires sans sa permission. - Je vois. - Vous avez connu quelqu'un avant de créer Otogakure ?
Mon sourire s'efface peu à peu de mes lèvres, et ainsi l'éclat des yeux d'Ichiro se perd dans la pénombre du repaire.
- C'est une histoire qui ne regarde que moi, répondis-je sèchement. - E… Excusez-moi, bégaie-t-il. Je voulais juste savoir si vous aviez quelques conseils pour moi…
Je détache mon dos du mur pour m'avancer d'un pas et jeter mon regard sur lui.
- Ichiro, craché-je avec menace. Je n'ai qu'une chose à te dire.
J'approche mon visage du sien afin de capter toute son attention, me plongeant ainsi dans sa noire pupille triangulaire apeurée.
- Seiko m'appartient.
Le jeune homme à la barbe mal rasée continue de fixer mon regard, immobile, le souffle coupé et ne trouvant rien à ajouter. Je m'écarte alors et quitte les lieux sur ces mots afin de rejoindre mes appartements.
Les jours passent autant que les semaines. Je surveille de près Ichiro qui tente toutefois d'approcher Seiko en douce. Je me charge alors d'occuper ma seconde à des tâches dans lesquelles je peux l'avoir dans mon champ de vision. Les séparer ne serait trop radical tandis que les éloigner s'avère être plus judicieux. Je laisse glisser un fond de vin dans ma gorge avant de guider mes pas vers la salle principale. Il est tard, encore une fois. Minuit passé, plus exactement. Les tables s'alignent les unes derrière les autres, destinées à accueillir un nombre considérable de membres, sauf que… justement, il n'y a qu'une seule personne. Assise dans cette ténébreuse pièce avec pour seul éclairage une bougie qui se consume lentement, elle reste immobile. Je ne suis pas surpris de découvrir Seiko avachie sur la table de bois, dormant à poings fermés, en compagnie d'un matériel artistique. Ses cheveux recouvrent plusieurs feuilles de papier recouvertes de peinture, fusain et d'encre, sa main droite tient quelque chose dans le vide, et à côté est lâchée une plume. Juste devant elle se tient une coupe de vin vide. Je souris… voilà donc où filaient mes millilitres. Enfin… Ma curiosité l'emportant toujours, je tire doucement trois feuilles vers moi en tâchant de ne pas réveiller Seiko. Eh bien… quel coup de pinceau ! Ses feuilles sont un bazar graphique monumental, mais très séduisant. Les harmonies colorées sont parfaitement bien maîtrisées, les traits sont saccadés, ce qui invoque un mouvement souple dans les couleurs. Les deux autres feuilles se ressemblent, elles évoquent juste des paysages différents. Mon regard quitte ses œuvres pour glisser le long de sa joue basanée. Son visage s'est affiné, ce qui lui offre à présent un air plus mature, bien qu'elle faisait déjà femme avant aujourd'hui. Sa peau montrant quelques discrètes imperfections, ses yeux n'étant pas maquillés malgré son âge, ses lèvres naturellement rosées et les boucles noires de sa chevelure restant un peu ébouriffées mais toujours très soignées contribuent grandement à son côté farfelue et à son élégance sauvage. La voir aussi paisible revient à observer un ange endormi, comme ce tout petit enfant que j'ai porté dans mes bras une quinzaine d'années avant aujourd'hui. Mais quelque chose de puissant me tire soudainement de son doux visage. Je me retourne pour observer l'ombre gigantesque de la jeune fille qui danse avec légèreté sur le sol et le mur autour de cette faible lumière. Cette forme obscure… est anormale… Elle inspire un sentiment d'inquiétude… Je me penche légèrement sur la table afin d'attraper le chandelier et de le tirer de quelques centimètres tout en observant le résultat sur le mur. L'ombre ne suit pas les lois de la physique : elle reste immobile comme une tache noire aux contours flous. Intrigué, je soulève délicatement la lumière pour la déplacer derrière Seiko.
- Il semblerait que tu aies trouvé le moyen de nous rencontrer, avance Rechiku d'une voix caverneuse. - Éclairer une ombre ne m'est jamais venu à l'esprit jusqu'à présent, répondis-je.
Il approche son corps gigantesque de la petite Seiko tandis que son jumeau reste posé là où il se situe. Rechiku dégage délicatement le visage de la jeune femme des boucles noires à l'aide de ses serres d'or.
- N'est-elle pas une belle enfant ? murmure-t-il. Regarde donc ce visage endormi… Un véritable petit ange qui sommeille au creux de son ignorance.
Puis seule la lente respiration éteinte de Seiko caresse le silence obscur. Un papillon de nuit virevolte entre nous quatre, passe devant moi, Nechiku, Rechiku, enfin la femme et tourne de manière instable autour de la flamme de la bougie que j'ai reposé sur la table.
- Pourquoi lui cacher ses origines ? lancé-je.
D'un geste vif, le démon d'or attrape le papillon dans le creux de ses mains bestiales et mécaniques. Il laisse ensuite entrouvrir ses serres de hibou pour laisser s'échapper l'insecte, le rattraper du bout de ses doigts et le porter à sa bouche. J'observe Rechiku croquer dans le squelette fragile de l'animal et le mâcher distinctement dans un silence dérangeant.
- Cette affaire ne t'inclue en rien, gronde-t-il de sa voix raclant la roche.
Il semble ensuite avaler sa proie.
- N'a-t-elle pas le droit de savoir d'où elle vient ?
L'atmosphère s'alourdie soudainement. La faible lumière s'obscurcit et un froid inhabituel fait son entrée dans cette pièce si sombre. Les traits de Rechiku se sont durcis, laissant place à un visage gravé par le mépris, car recouverte par sa moustache et sa barbe, il est possible de distinguer une grimace corrosive. J'ai très bien compris ce que cache ces démons à leur élève, cependant… Il est clair que si un combat doit s'engager entre nous, je ne fais absolument pas le poids eux.
- Comment voulez-vous qu'elle avance sans savoir de quel ventre elle s'est déga…
Mais on ne me laisse pas terminer ma phrase que dans soudain appel d'air, on m'agrippe fermement la gorge de serres glacées et pour me soulever du sol sans un quelque effort.
- Je ne vous laisserai pas aller plus loin dans vos propos, crache Nechiku.
Sa poigne géante se contracte autour de mon cou, ayant sûrement pour objectif de le broyer. Mais au moment où j'atteints ma limite de résistance, je change mon corps en une coulée de boue qui s'incruste dans le sol pour réapparaître derrière eux, retrouvant ainsi ma forme initiale. Des deux, je ne m'attendais à ce que se soit le démon d'argent qui réagisse de la sorte… Mon regard se pose sur la jeune fille toujours enveloppée dans un sommeil anormalement profond.
- Bien des individus semblables à cette jeune femme que vous avez recueilli et dont vous exploitez aveuglement la puissance ont périt sous la notre, poursuit-il. N'imaginez pas nous résister une seule seconde en stimulant notre colère, vous seriez incroyablement déçu.
Et il disparaît en même temps que son frère, sans laisser de trace. Seiko bouge légèrement, mais reste toutefois endormie. | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 18 Avr - 14:28 | |
| I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 39 : Horizon Le vent d'été chante dans les feuilles verdoyantes des arbres. Il fait un temps magnifique si bien que nul ne peut rejeter sa bonne humeur. Cependant, mon cœur reste toujours aussi sombre depuis mes retrouvailles avec Naruto, et chaque fois que je ferme les yeux, je revois Sakura se faire tranchée en deux. Tsunade a peut-être envoyé des unités d'élites pour venir me trouver, me ramener et m'exécuter une bonne fois pour toute en même temps qu'Orochimaru et Sasuke. Les chasseurs de déserteurs constituent l'ANBU Racine dirigé par Danzō, un des trois bras-droits de l'Hokage. Souvent je me demande pourquoi Orochimaru a laissé vivre Kabuto. Il est devenu un danger primaire pour nous puisqu'il connait les emplacements de chaque repaires. Mon supérieur m'affirme qu'il lui sera d'une grande utilité pour le futur. J'observe le soleil se coucher derrière l'océan, assise sur la dune d'une plage située sur le littoral ouest du Pays des Rivières, au sud de celui du Feu. Je joue tranquillement avec le sable fin qui me file entre les doigts lorsque mes mains sont exposées au vent inlassablement soufflant. J'entends peu à peu quelqu'un briser ma méditation en s'approchant indiscrètement dans mon dos. Inutile de me retourner pour prendre connaissance de son identité, j'ai reconnu l'énergie dégagée. Il vient s'assoir à ma gauche, déformant le sol de ses mouvements.
- À quoi penses-tu ? se renseigne-t-il entre deux murmures de vagues.
Je laisse glisser le sable dans ma main droite afin qu'il rejoigne le sol, puis le reprend dans une énième poignée.
- À pas mal de choses, soufflé-je.
Et je le laisse s'écouler de nouveau.
- Comme nous tous, soupire-t-il. Maintenant que Kabuto est parti, Orochimaru est un peu sur les nerfs. - Il y a de quoi… - Tu l'es aussi ? - Orochimaru dépend de lui, je m'inquiète pour l'avenir. - Il n'a jamais vu la personne avant tout, affirme Emon. S'il doit apprécier quelqu'un, ça sera en vu de ses compétences.
Je me tourne vers lui pour le dévisager silencieusement, doutant de ce qu'il me dit.
- J'ai l'impression que c'est différent avec toi, poursuit-il sans me regarder.
Mon regard se redirige alors vers l'océan. Les vagues d'or viennent, s'écrasent sur le sable blanc, puis repartent sans un grondement.
- J'ai plus le sentiment que ce n'est pas si facile, entre lui et moi. Qu'il y a une ambiguïté. - C'est-à-dire ? - Je parle du moment où Ichiro et Orochimaru se sont enguirlandés. Depuis qu'Ichiro m'a fait part de ce qui tourmente son cœur, nous n'arrivons plus à nous parler comme je te parle en cet instant-même. Nous nous croisons, nous nous saluons, et nous repartons. Au départ, j'ai pensé que le problème venait de lui car toutes les fois où j'étais disponible, c'était toujours sans sa présence, mais lorsque j'ai réfléchi à l'envers, je me suis rendue compte que toutes les fois où il était disponible, Orochimaru réclamait mes services… Ça s'est confirmé lorsque Kaliachi est venue me trouver afin de m'expliquer qu'Orochimaru était au courant de la situation le soir-même de la déclaration d'Ichiro, et qu'il n'a pas cautionné. - Qu'en penses-tu ?
Je soupire longuement, laissant le vent souffler sur nos visages tout en observant la ligne de jonction entre l'océan et le ciel.
- J'en ai voulu à Orochimaru, entamé-je. - Et maintenant ? - Je pense avoir compris une chose chez lui que lui n'a pas compris. - Tu m'en étonneras, fait Emon d'une voix enjouée. - Écoute ce que j'ai à te dire avant de me sortir cette conclusion hâtive, grondé-je. - Oui, Madame. - Bien !
Le stratège s'amuse doucement de ma réaction dénaturalisée. J'esquisse un sourire à mon tour, puis commence, plus sérieusement :
- Je crois qu'Orochimaru est en manque d'attention. - En manque d'attention ? pouffe-t-il. Il a toute une armée shinobi déserteurs ou villageois à qui il a tendu la main dans le passé et qui sont aujourd'hui sous ses ordres, et pour récolter de l'attention, il est doué pour, avec tous ces pays à sa recherche, sans compter l'Akatsuki. - Il est en manque d'attention affective, répliqué-je. Combien de personnes le servent non par affection mais par honnêteté et paiement de dette ?
Le jeune homme au bonnet ne trouvant rien à répondre, je reprends la parole :
- Il y en a au moins une, me devance-t-il.
Mon regard se détourne sur lui, surpris de cette réponse. Emon semble s'amuser avec son sourire narquois. Moi, non. Je le dévisage sévèrement, doutant de son sous-entendu grossier.
- Toi - C'est faux, tranché-je. Je ne suis ici que pour servir un intérêt commun et remplir un contrat. Rien de plus simple. - Ce contrat est bien d'exécuter ses ordres en échange de sa promesse, que je sache. - Et ensuite ? - Ne le briserais-tu pas en désobéissant ? Lorsque tu as quitté le repaire contre son gré pour le soutenir face à Konoha et à la déloyauté de Kabuto, était-ce par intérêt ou par affection ?
Un souvenir sursaute soudainement dans ma mémoire. Le Soleil s'évanouit lentement derrière l'horizon que l'on ne distingue que par la forme coupée en deux de cet astre de feu, comme si cette ligne si droite le tranchait net telle l'entaille d'une lame affûtée pour laisser couler son sang d'or sur les flots de l'océan.
- La fois où Orochimaru m'a humiliée autour de cette table ronde avec le plan de Konoha posé dessus, près de deux ans avant aujourd'hui, lors de mes premiers jours de service… - Euh… oui ? - Qu'as-tu dit à Orochimaru au moment où je me suis absentée ? - Qu'est-ce qui te fait dire que je lui ai parlé ? - Tu l'as incité à me présenter ses excuses, tu lui as donc parlé avant. - Tu as ta réponse, alors. Je lui ai juste recommandé de s'excuser. - Avec quels arguments ?
Emon soupire longuement. Il semble réfléchir, se remémorer d'un événement qui nous parait si lointain.
- Que tu te bases sur des liens affectifs et non professionnels, et que c'est pour cela que le manque de respect te froisse autant.
Le vent souffle brusquement sur la plage, nous obligeant à protéger nos yeux de la fureur du sable, et lorsque le calme regagne son règne, une idée me traverse l'esprit. Je concentre mes sens sur Emon qui reste aussi statique qu'une statue de marbre. Je vais pour le questionner, mais une puissante énergie stoppe l'élan de sa voix, elle dégage un aura tellement grandiose qu'il m'écrase de tout son poids, de toute sa masse, de toute sa force… si bien que le stratège, sous son apparence blasée et végétative, me paraît soudainement titanesque et moi toute petite, comme si j'avais à ma gauche le prolongement de cette immensité océanique… Restreinte, je fais souffler un vent de terre, et s'en suit une vague plus puissante, je laisse la nature faire les choses et le mouvement reprend sa norme. Je répète le procédé dans toute ma confusion et chose invraisemblable, le résultat est pareil au précédent : la mer se retire, se soulève plus loin et plus haut pour revenir s'écraser dans un grondement sourd, laissant son écume dévorer le sable sec… Le doute se confirme alors, celui que nous sommes bien deux à agir… Mais pourquoi ?…
- Emon, soufflé-je. Tu ne m'as jamais dit d'où tu viens.
L'océan a englouti le Soleil. Encore quelques faibles rayons s'exténuent au large et nous laisse dans l'obscurité du crépuscule d'un bord de mer tandis qu'un mince fil d'un orange ardent arpente l'horizon.
- Je viens d'Ame, commence-t-il. Ma mère est morte à ma naissance. Mon père avait trop de dettes à payer et on m'a retiré de sa garde pour me placer dans un internat jusqu'à son suicide. J'avais cinq ans. J'ai été alors incarcéré dans un orphelinat du pays de la Roche. L'établissement a dû fermer faute de moyens, encore une fois, et les enfants ont été dispersés dans plusieurs autres orphelinats. Je me suis retrouvé sur une île au sud de cette contrée, à l'autre bout du monde, jusqu'à la venue d'Orochimaru qui m'a négocié, car je n'étais à adopter, j'étais juste destiné à combattre pour le pays de la Mer. Je n'ai jamais compris pourquoi il se démenais autant pour m'avoir, il s'est même fait passer pour le frère de ma mère alors qu'elle était fille unique, car bien que je n'étais pas le pire des enfants en terme de capacités combattives, mais j'étais loin d'être le meilleur, et surtout, je n'aimais pas cela. Je ne sais pas comment j'ai développé cette passion pour la stratégie alors que je n'étais pas formé à la mettre en place mais à l'exécuter. En tous les cas, ça me sert aujourd'hui. J'ai quitté l'orphelinat militaire à dix ans, avec Orochimaru.
Je vais pour lui demander s'il connaît la raison pour laquelle Golden-Eyes l'a choisit, mais au final, je me tais. Il vient de dire que non… Le Sannin a peut-être ressenti la même chose que moi au moment où il a passé en revue les gosses de l'orphelinat.
- Et en ce qui concerne ton chakra, présenté-je. - Il est lié à l'eau. - À l'eau… ou à l'océan ?
Cette fois-ci, le jeune stratège garde le silence. À moi de l'interpréter comme il se doit… Je réfléchis encore un instant avant de lâcher un soupir remplit de regrets.
- Je rentre, annoncé-je en me levant. Tu ne devrais pas tarder, toi non plus.
Je débarrasse mes vêtements du sable sec et tourne les talons en direction du repaire. Je marche à travers une forêt détruite, enjambant les troncs d'arbres abattus par un ouragan qui a ravagé la côte quarante-cinq années avant aujourd'hui. Dans la tradition ancienne, il y a près de cinq siècles, on disait que ce genre de catastrophes était l'œuvre des dieux. On sait aujourd'hui que c'est un phénomène qui expire de plusieurs critères météorologiques. Je finis par dénicher l'arbre mort dans lequel l'entrée du repaire a été creusée, baisse légèrement la tête afin d'éviter l'écorce pendante et pénètre dans cette cavité de bois.
Je me dirige le lendemain droit vers les appartements d'Orochimaru, avec la ferme intention de lui en toucher deux mots sur ma situation et la sienne. Je frappe à sa porte et entre après avoir attendu son autorisation, puis la referme tout en y restant attachée. J'achève cette action avec un soupir dynamique.
- Tiens, lance-t-il. Cela tombe à pic, j'allais te faire convoquer. - Excellente nouvelle, fis-je avec sarcasme. J'ai moi aussi à vous parler.
Orochimaru, assis sur son siège avec un bras posé sur l'accoudoir et l'autre dont la main soutient légèrement sa tête, me fixe de son regard pénétrant à moitié caché derrière de longues mèches de cheveux.
- À toi l'honneur…
Cette tonalité sévère pourrait bien me faire perdre tous mes moyens et me rétracter en boule sur moi-même en tâchant de faire pardonner ma froideur, mais au lieu de cela, je me détache de la porte pour m'avancer de quelques pas assurés.
- Je ne vous appartiens pas, articulé-je. Interdisez-moi d'aimer si cela vous chante, mais ne jouez pas à m'empêcher pas de voir un homme sous prétexte de perdre mon attention parce que celui-ci m'a fait une déclaration enflammée, et si nous poussons votre raisonnement jusqu'au bout, je vais finir attachée à votre bibliothèque. - Allons donc, s'amuse-t-il.
C'est alors qui finit de prononcer sa réflexion pertinente que je me rends compte que je n'ai pas réussi à être impressionnante dans mes propos, et que continuer sur ce ton ne me rendra que plus ridicule…
- La nuit porte trop conseil, pensé-je à voix haute afin d'aller dans son sens. - On dirait qu'elle efface la colère, effectivement. Dis-moi ce que tu tenais à me dire avec ton humeur d'aujourd'hui, invite-t-il avec le sourire.
Je baisse mon regard, intimidé par je ne sais trop quoi… Je me reprends alors, tachant de ne pas faiblir devant lui :
- Ne vous inquiétez pas pour moi, ma loyauté…
Mais quelque chose de gênant m'empêche de continuer. La gêne se transforme en une douleur terrifiante, l'expression faciale d'Orochimaru a changé, il voit ce que je ne vois pas… Je baisse alors mon regard en direction de ce tourment physique tout en y attirant ma main droite. Elle rencontre quelque chose de long, de glacial, et comblée d'un liquide fin et chaud au contact, quant à ma vision, elle n'a pas le temps de voir quoique ce soit avant que cette chose ne se retire comme elle est venue, absorbant ma force avec elle et me laissant chuter en avant. | |
| | | Adci Admin
Messages : 293 Date d'inscription : 01/04/2013 Age : 23 Localisation : In my life ~
| Sujet: Re: I was born for your happiness Dim 19 Avr - 11:33 | |
| Juste, t'écris tout au clavier ou tu fais un copier/coller ? | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Dim 19 Avr - 11:35 | |
| J'écris sur mon IPod et c/c, surtout que ces chapitres ne datent pas d'aujourd'hui. | |
| | | Adci Admin
Messages : 293 Date d'inscription : 01/04/2013 Age : 23 Localisation : In my life ~
| Sujet: Re: I was born for your happiness Lun 20 Avr - 15:19 | |
| C'est pas long ? | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Lun 20 Avr - 15:21 | |
| Si assez. Ça peut aller de trois jours à deux mois selon mon inspiration. Mais ca le serait davantage sur l'ordi car je n'y ai pas toujours accès. | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 2 Mai - 10:24 | |
| PS : Le dernier chapitre était le chapitre 37 et non 39. I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 38 : Noire et Blanc Mon corps, lourdement engourdit par une souffrance terrifiante, cherche avec un désespoir acharné la force de se tenir sur mes jambes. Il me semble basculer, mais non : il vacille faiblement. Un mouvement de la nuque, comme cherchant une explication dans le vide, ou quelque chose avec laquelle je pourrais me retenir, entraine irréversiblement l'étalage des lignes et des couleurs du milieu qui m'entoure derrière un filtre flou. Je fais un pas maladroit vers la sécurité, vers Orochimaru qui s'est entre-temps levé de son siège, mais la lame revient une seconde fois s'engouffrer dans mes entrailles, et une seconde fois, j'éprouve cette puissante douleur qui parvient à m'arracher une lourde plainte. Une seconde fois, elle se retire… Le Sannin m'a semblé s'être rapproché, ce qui m'incite à faire un second pas douloureux en avant, mais le contact rude de deux lames échauffées par la chair et le sang qui s'entrecroisent sur ma nuque horrifie ma conscience et tétanise mes muscles, jusqu'à ce que j'entende siffler l'acier dans le silence funeste.
Peu avant, cependant, mes pieds ont quitté le sol, portés par d'énormes reptiles rampants, et mon corps a été tiré vers l'avant. C'est parce que le son des lames m'a parut lointain que je me suis rendue compte que j'y ai échappé. J'ouvre les paupières que j'ai laissé fermées par crainte d'avoir la vision d'une tête qui tombe de ses épaules et constate que je suis nappée d'un tissu beigne, retenue par un bras puissant dans une odeur familière… Mon regard se dirige faiblement vers l'agression pour remarquer que des yeux étincelants derrière un casque argenté me fixent avec indifférence dans cette obscurité macabre. Je peine à réaliser que j'ai en face de nous un Traqueur du Second Ordre… à ses pieds gisent des têtes et des corps de serpents baignant dans leur sang… Le mien me semble d'ailleurs remonter le long de mon œsophage, ce qui m'oblige à l'expulser dans une violente toux et le laisser s'étaler en partie sur les vêtements d'Orochimaru. Je le repousse alors qu'il cherche à m'assoir prudemment contre un meuble, refusant somme toute de le laisser me défendre.
- Vous ne faites pas le poids contre un être comme celui-ci, obliqué-je. Laissez-moi m'en charger.
Mais je crache une nouvelle fois ce liquide écarlate… Orochimaru profite de ma distraction pour faire ce qu'il juge de plus sage. Je finis par m'abandonner à son idée, car de toutes les façons, je suis hors de combat, et me contente de m'occuper de mes blessures.
- Si tu me vois, gronde le Traqueur à l'attention de mon supérieur, c'est que tu n'es pas humain. - Orochimaru, articulé-je avec difficulté. Une lame de ce monde ne le tuera pas… même la plus aiguisée… sera comme émoussée…
J'ignore si cette tête de mule a pris en compte mon avertissement car sa seule réaction est d'appuyer sur son ventre pour laisser émerger de sa bouche un long serpent en guise de langue qui recrache une épée. Je grimace sans savoir si c'est de douleur ou de répugnance lorsque Kusanagi atterrit dans les mains du renégat, sortie du fond de son gosier… ou de sa langue, je ne sais pas…
- Tu n'es pas humain, conclut le Traqueur en armant ses épées.
Excellente déduction de la part du monsieur en armure étincelante. D'ailleurs, celui-ci est couvert de ferraille tandis qu'Orochimaru n'est vêtu que de couches de tissus… Il est clair que ce Traqueur a l'avantage, car non seulement le Sannin s'engage contre une force divine, mais il n'est même pas équipé… Et je sais ô combien un combat opposant le jutsu à la magie se termine rapidement… Cependant, mon supérieur est un homme de connaissances et de ruses, il a l'avantage de la mobilité et il n'a jamais déployé tout son éventail de techniques. Quant à son adversaire, il semble aussi futé qu'une huître. Comment cette imbécilité graciée, qui m'embroche deux fois dans toute la splendeur de l'inutilité et tente de me décapiter, a-t-elle pu passer du Premier Ordre au Second ? Qu'importe, car la deuxième règle d'or de ces guerriers s'applique : « Tout être s'opposant à un Traqueur est promis à la mort ». Traqueurs compris. Mais cela ne concerne qu'un cas très rare de trahison… L'homme en armure détruit soudainement une partie de la structure architecturale du repaire avec un simple geste. Les pierres s'écroulent autour de nous dans un grondement alertant, comme pour aménager un terrain de combat et empêcher toute intrusion. Ce Traqueur est stupide, mais pas autant que ce qu'il m'a laissée penser… Je respire avec difficulté… je sais toutefois que mes minutes ne sont pour le moment pas en danger grâce à la faible quantité de chakra qui me reste pour régénérer mes organes. Je vois le Traqueur charger sur Orochimaru, lui assénant un puissant coup d'épée que le Sannin évite sans peine et pare le second qui venait sur la droite avant de se dégager pour contre-attaquer. L'homme s'esquive, et c'est ainsi que la danse démesurée s'engage. Orochimaru use de rapides techniques reptiliennes et élémentaires tandis que le Traqueur se charge de contrer avec sa magie. De mon côté, il faut que je me remette rapidement de mes blessures… Kuro apparaît soudainement face à moi, sans que j'ai à lui demander quoi que se soit, me faisant sursauter et rappelant ainsi cette douleur intense… Le serpent s'avance et s'enroule prudemment autour de mon corps tandis que le fer se croise entre les deux hommes. L'immense animal noir dont la tête ne tient pas dans ma main se faufile sous mon bras, passe lentement derrière mon cou et pose le bout de sa gueule devant mon ventre tout en agitant sa langue fine et doublée. Je ne sais pas ce qui me fait comprendre qu'il faut que je lui laisse accès à mes blessures sans qu'une couche de tissu les recouvre, mais je me charge de dénouer le nœud du ruban qui entoure ma taille afin d'ouvrir les pans de mon kimono. Kuro semble analyser les plaies disgracieuses avec intérêt, laissant sa langue effleurer les entailles… Je soupire, craignant une quelque douleur au moindre contact. Mais il se met à siffler bruyamment et continuellement, et un souffle chaud émerge de sa gueule. Incrédule, je regarde le jeune serpent exercer son talent guérisseur. La douleur s'est pratiquement évanouie et la première blessure se referme de manière progressive. Mon attention se détourne sur Orochimaru qui continue de retenir le Traqueur. Il se débrouille bien. Très bien, même : il a réussi à lui ôter son casque et à le désarmer d'une épée. Il se sert aussi de ses techniques pour l'immobiliser. Il a du comprendre qu'une lame venant de leur monde dans les mains d'un mortel perd ses facultés et devient comme forgée en cette terre.
Je suis cependant étonnée de voir qu'Orochimaru possède un chakra de de différentes natures : le feu, la terre et le vent, mais à l'inverse de la magie, la puissance d'une technique se base sur l'entraînement physique et la quantité de chakra consommée. Un shinobi peut aussi invoquer de l'eau où il n'y a pas de source, de foudre où il n'y a pas de ciel… La magie quant à elle repose sur un critère intérieur. Un puissant magicien se qualifie par l'efficacité de ses sorts et la maîtrise d'éléments naturels, autrement, c'est juste du beau spectacle. L'émotion influence l'ampleur de la magie. Plus elle est intense, plus le sort est grandiose, mais moins elle est contrôlée, moins elle est efficace. Ce pouvoir n'est cependant pas illimité. Cela peut paraître ridicule, mais un magicien en bonne santé peu gagner un combat contre un autre magicien plus expérimenté mais enrhumé, juste parce que ce celui-là est souffre d'une maladie, qu'elle soit virale ou bactérienne, d'ailleurs. Tout dépend donc de la santé, de l'état vital et de la force mentale. Partiellement rétablie, j'invoque mon sceptre dans ma main droite et m'en sert pour soulever mon corps toujours fébrile. Une agitation se laisse remarquer derrière ces murs de fortune. Les membres du repaire semblent paniquer… Je réfléchis un instant, néanmoins sur mes gardes tout en tâchant de me rhabiller… La façon la plus simple à laquelle j'ai eu recours pour me débarrasser de Traqueurs est l'électrocution, mais sans ciel… je ne peux rien faire… Je constate que nous ne sommes toutefois pas très éloigné de la surface terrestre. Quoique viser un homme constamment en mouvement avec la foudre est difficile. Il faudrait réussir à l'immobiliser… Je me souviens soudainement de ce que Kaliachi m'a dit à propos du repaire… Qu'il était constamment piégé. S'il on active un mécanisme qui semble anodin, caché dans une pièce, ses murs se chargent d'électricité sous haute tension. Les pierres qui constituent son l'architecture sont de la magnétite, minéral composé en grande majorité de fer. Cela ne pouvait pas mieux tomber…
Je fais alors gronder le tonnerre et frapper puissamment la foudre contre le sol abîmé de la forêt. Des secousses sont provoquées, comblées de petits éboulements. Une fois, deux fois, suffisamment au final pour que les deux combattants se rendent compte que je suis en train d'agir, et plus encore pour remuer la terre et la forcer sur le plafond de la pièce qui s'écroule entre le Traqueur et le Sannin. Plus rien cependant… Orochimaru recule prudemment, quoiqu'un peu essoufflé, et se déplace en face de moi. Je tâche de m'approcher cependant, afin de pouvoir surgir au bon endroit s'il… L'ennemi surgit des décombres du repaire, chargeant droit sur le renégat, prêt à lui asséner un coup d'une extrême puissance qu'il vaudrai mieux esquiver qu'encaisser. Mais il n'en fait rien car je le stoppe dans son élan en apparaissant brusquement devant Orochimaru, et balance avec souplesse mon sceptre transformé en hache sur la gauche, au niveau de son abdomen, puis le renvoie sévèrement avec un puissant coup de pied aux parois de l'arène de pierre. Le ciel est à découvert, j'ordonne alors à la foudre de se fracasser contre la roche, répartissant la décharge sur l'ensemble du mur, et électrisant le Traqueur qui lâche un hurlement déchirant de douleur, dans l'espoir que ceci suffira, bien que j'en doute…
- Tu sens la cerise.
Je fronce les sourcils, ne comprennent pas le sens de cette soudaine remarque insolite.
- Votre épée, réclamé-je plutôt en observant le corps inerte de notre ennemi. Je peux faire quelque chose.
Orochimaru ne tarde pas à poser la poignée de son arme dans ma main droite. Je l'observe un instant. Magnifique lame, il faut l'admettre. Magnifique et imposante. Sa finesse me rend confuse quant à sa lourdeur, ce qui fait d'elle une épée redoutable et difficile à manier.
- La cerise et la violette, continue-t-il dans mon dos.
Je m'agace assez rapidement, alors je tache de faire ce que j'ai à faire au plus vite sans me soucier de ce qu'il se trame dans sa tête de ce serpent à sonnette. Je pose le manche de mon sceptre contre ma hanche, me débrouille pour que cela tienne, puis passe ma main sur le long de la lame de Kusanagi. Je lui présente enfin son manche.
- Tenez, fis-je plus sèchement. - Ne t'offusque pas, réprouve Orochimaru en prenant son arme. Ce ne sont que des constatations. Qu'as-tu changé ? - Le pouvoir temporel d'éliminer un Traqueur.
Le corps fumant du Traqueur se redresse, non pas à ma grande surprise, toutefois. Il s'avance, lentement, me dévisage de ses yeux habités par la haine et la colère. Ses cheveux en bataille à cause de l'électrisation lui donnent un air ridicule, mais il n'en est pas moins dangereux… Je plante ma hache devant le Sannin. C'est un Traqueur du Second Ordre, je ne dois pas l'oublier. Il ne prononce aucun mot, et, en une fraction de seconde, il propulse une sphère d'énergie. Je trouve tout juste le temps de la dévier à l'aide de ma lame. Orochimaru, quant à lui, laisse sa langue gigantesque se saisir du cou de notre adversaire. Il le soulève, le fait voler pour enfin l'écraser lourdement contre le sol. Trouvant ma chance à ce moment même, j'arme ma hache, fuse vers lui et la rabat violemment sur le reste de son armure, mais il trouve le moyen d'esquiver et de me faire chuter. Il prend son sabre et se place au dessus de moi pour le me frapper de sa lame. Je parviens toutefois à arrêter de justesse son coup. Il force sur la poigne de son arme, y concentrant tout son poids et toute sa force. Mes mouvements étant trop restreints pour activer une onde de choc, je ne peux que le retenir pour le moment. Mais il arrête soudainement la frappe de Kusanagi qui arrivait sur la droite grâce à son bras encore protégé par une armure. Je profite de cet instant pour le déstabiliser tandis qu'Orochimau soulève son épée, dénichant l'opportunité de le décapiter, et la rabat sur son cou. Le Traqueur disparaît aussitôt, avant que la lame n'ait pu atteindre sa cible. Le Sannin trouve tout juste le reflex d'arrêter son geste, au risque de m'égorger.
- Derrière !
Mon supérieur se retourne rapidement sous mon avertissement pour faire face au Traqueur. Je tente de me relever tandis que le fer se croise, en vain : la douleur abdominale restreint soudainement mes mouvements. J'étouffe une légère plainte avant de voir du sang gicler sur mes habits. Mon regard se lève sur les deux hommes pour apercevoir l'intrus avec Kusanagi enfoncée dans l'abdomen. Elle se retire dans un fin sifflement, laissant le Traqueur chercher son équilibre. Orochimaru le pousse légèrement afin de l'aider à chuter à mes côtés.
- C'est tout ce qu'ils ont dans le ventre ? gronde-t-il en essuyant le sang de son épée sur l'envoyé divin. - Reculez, avertis-je. Ce n'est pas fini.
Il obéit tandis que je fais de même sous une crissante douleur. L'ennemi se relève brusquement en dégageant un puissant champ de force qui vient me projeter contre la paroi. Sonnée, je l'entrevois fuser vers le renégat. Il esquive un coup d'une charge férocement concentrée en magie qui détruit en partie le mur. Orochimaru recule afin de garder des distances prudentes et réplique par une serpe de vent qui entaille la roche sans pour autant atteindre sa cible. Le Traqueur charge sur lui, et au bout de quelques échanges de coup d'épées, les deux combattants se retrouvent à forcer sur leurs lames, Orochimaru sur la défensive. Je récupère alors mon sceptre et le charge d'énergie. La sphère que je libère fuse sur l'ennemi, épargnant le Sannin d'un désarmement certain et d'une mort par la suite assurée. Il recule jusqu'à ma gauche.
- Merci, souffle-t-il. - Vous comprenez qu'il est devenu plus dangereux. - Tu n'as pas beaucoup combattu en coopération… - Vous comptez m'apprendre à danser ? souris-je. - N'est-ce pas plus agréable avec un cavalier ? Suis mes mouvements et tu n'auras qu'à faire l'opposé.
Il se met en garde, le temps que le Traqueur se redresse.
- Excusez-moi de ne pas avoir le Sharingan, marmonné-je en vue de la difficulté. Et il y a des choses que vous faites et que je ne peux pas forcément faire. - Allez.
Et il charge en changeant le bas de son corps en celui d'un serpent blanc. Je ne réfléchis plus : je fonce moi aussi après avoir fusionné avec Kuro, sabre en main. Il décide de passer au dessus de moi et à ma droite, je vire donc sur sa gauche. Une fois à son niveau, il arme son bras droit vers le haut dans le but de lui asséner un coup sur la diagonale. Je l'imite aussitôt en chargeant sur la gauche, mais le Traqueur esquive la frappe d'Orochimaru en se baissant et pare la mienne de son sabre. Mais ma lame glisse le long de la sienne sous un sifflement métallique. Plutôt occuper avec Orochimaru, il n'y prête pas plus d'attention et épée finit par trancher sa main. Je recule alors, sur mes gardes, tandis que le Traqueur réalise. Il pousse un hurlement de terreur à glacer le sang… de la terreur, mélangée à de la souffrance et à de la rage… Il libère une puissante onde d'énergie qui vient nous repousser une seconde fois, sans trop de dégâts, heureusement. Cependant, au lieu de s'attarder cette fois-ci sur le Sannin, il fonce en ma direction après avoir récupéré son arme de l'autre main. Un long frisson parcourt mon échine… Je viens parer son coup d'une puissance phénoménale, puis riposte lourdement en lui assénant une rapide frappe de mon poing. Il recule, sonné… J'annule partiellement la fusion avec Kuro et enchaîne le Traqueur avec une série de coups de poings, de pieds, et de genoux avec la puissance d'un serpent dans les membres, fracturant chaque os lors d'un impact… Je me sens libérer toute une noirceur sur lui, une rage intense, inconnue, poussée par un cœur aspirant le sang et le renvoyant avec virulence dans mes veines et artères… Et chaque fois qu'il tente d'utiliser sa magie élémentaire afin se replier, c'est un nouveau coup violemment asséné qui vient percuter ses os qui semblent si fragiles… Chacune de ces frappes fournit en moi un désir d'anéantissement total, une destruction apocalyptique. Je me contiens toutefois et balance ce sac de chair d'un lourd coup de pied dans l'abdomen en direction d'Orochimaru. Il roule sur le sol, entraîné par l'énergie de l'impact dans un nuage de poussière, si bien que le Sannin doit l'arrêter d'un pied ferme. L'obscurité de l'atmosphère et la noirceur d'une colère démoniaque battent leur plein dans ce lieu chargé d'actions et de sang…
- Tranchez-lui la tête, articulé-je.
Le Traqueur a perdu connaissance, il gît ensanglanté et défiguré devant le renégat qui suit silencieusement la consigne. Je reprends soudainement mon souffle, émergeant de cette colère qui n'a pas été mienne. Mon corps vacille, tétanisé, et bascule en arrière. Je me retrouve assise contre le mur à haleter d'efforts, incapable de réguler ma respiration… | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Dim 24 Mai - 12:32 | |
| Je crois que je vais mettre les chapitres sous spoiler, parce que là... ça commence à faire mal au pou-pouce ._. | |
| | | Fanfictive Membre
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| Sujet: Re: I was born for your happiness Dim 24 Mai - 12:33 | |
| - Chapitre 40:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 40 : À toi Aujourd'hui, Papa est mort. Non. Je ne sais pas, en fait. Je viens d'apprendre la nouvelle, car c'était peut-être hier, ou il y a une semaine. L'information circule à dos d'oiseau, alors selon la distance, selon cet oiseau et selon celui qui transmet le message, le temps diffère forcément. Papa s'est suicidé, plus exactement. Je pense qu'il s'est laissé emporté par le tourment de ses émotions. Je me demande s'il aimait Maman. Je me demande s'il m'aimait. Je ne sais pas trop quoi penser… Peut-être qu'il a rencontré des problèmes, c'était un homme de soucis bien qu'excellent médecin. Peut-être que la mort de Maman lui a laissé un vide. Peut-être que ma pseudo-mort l'a affligé. Peut-être qu'il s'est senti seul… Je ne sais pas… Je ne sais plus… Il n'a jamais été un bon père, il ne cessait de répéter qu'avant moi, tout allait si bien, et que c'est le Diable qui m'habite. Ces paroles, en plus de ses coups, n'étaient cependant que sous l'effet de l'alcool. Il n'était pas saoul toutes les minutes, juste tous les soirs, de temps en temps l'après-midi. C'est pour cette raison que je traînais à l'Académie, souvent seule, parfois accompagnée. J'avais repéré les horaires de Maman, alors je rentrais juste avant pour ne pas l'inquiéter. Sauf qu'une fois, le ciel a joué en ma défaveur…
C'était un jour d'automne. Une pluie battante s'écrasait sur le toit de l'Académie et le vent sifflait bruyamment. Je me suis haussée sur la pointe des pieds pour regarder par la fenêtre, et j'ai frémi. Tout le village était plongé dans un brouillard de lourdes gouttes d'eau qui n'avaient de cesse de s'abattre sur les pavés de Konoha. J'aime la pluie, mais pas quand il y en a autant. C'est effrayant, autrement. Tous les autres enfants sont rentrés chez eux avec un parent entre deux averses. J'ai pensé faire de même après celle-ci.
La branche d'un arbre a frappé violemment contre la vitre, m'arrachant un cri de surprise, et j'ai serré ma peluche contre moi quand l'orage a grondé sourdement accompagné d'un vif éclat de lumière. Puis le noir absolu. Les plombs ont dû sauter. Je me suis laissée glisser contre le mur, recroquevillée dans un coin et tremblante de terreur. Je suis restée assise là, dans la salle de classe, priant de longues minutes pour que l'orage s'arrête. Je me donnais du courage en rassurant mon ours en peluche qui souriait niaisement, mais c'est tout de même contre lui que je frémissais. Une lumière est soudainement apparue, celle d'une lampe qui s'agite dans l'obscurité pleine de terreur. J'ai trouvé le temps de me déplacer derrière du bureau après avoir identifié des pas lents. Si l'on venait à me trouver… Quelqu'un est entré sous un tonnerre explosant de sa rage une nouvelle fois. Sa marche lugubre raisonnait dans cette pièce si sombre… Il est allé rétablir le courant dans cette salle, car avant aujourd'hui, il n'y avait pas de centrale pour nourrir tout l'établissement, faute de moyens. Une fois ceci fait, la personne s'est dirigée vers moi. Je n'ai pas cherché à m'enfuir, sachant parfaitement que c'était une chose inutile…
- N'est-ce pas la fille du Docteur Matsuda ? a fait l'homme d'une voix enjouée. Que fais-tu ici ?
Je me souviens de ne pas avoir trouvé le courage de répondre ou même de lever les yeux pour voir son visage. Je me contentais de fixer ses énormes chaussures militaires avec crainte. Il s'est lentement accroupi pour chercher mon regard, c'est alors que son visage m'est apparu. Il avait les cheveux gris, courts, qui viraient sur la droite. Le bandeau de Konoha lui servaient de cache-œil pour son œil droit, et le bas d'un visage affiné était masqué. Cependant, son œil gauche semblait sourire.
- Comment t'appelles-tu ?
J'ai hésité à garder le silence, mais au final, j'ai bafouillé :
- S… Seiko, Monsieur… - Enchanté. Moi, c'est Kakashi. Tes parents ne viennent pas ? - Je… j'habite pas très loin, j'attends juste que… que la pluie soit finie…
J'ai sursauté une nouvelle fois. La foudre venait de frapper le sol non loin de la fenêtre.
- Tu t'es fait quoi à la joue ? s'est-il enquit. - C'est rien… je suis tombée…
Il m'a semblé qu'il m'examinait avec de brefs coups d'œil quand l'envie lui a soudainement pris de soulever ma manche droite. Je l'ai arrêté en posant ma main gauche sur mon bras.
- Non…
Il l'a retirée sans brusquement et a soulevé la manche pour découvrir un énorme hématome rouge et bleu…
- Qui t'a fait ça ? s'est-il étonné, gravement. - Personne, ai-je marmonné. Il faut que je rentre…
Je me suis levée sans qu'il m'en empêche et je suis partie à pas précipités. La pluie avait cessée, je devais me dépêcher de rentrer avant une nouvelle averse. Je suis arrivée un peu plus tôt à la maison que d'habitude. Mon père était assis sur le canapé, son crâne chauve posé sur ses doigts de médecin, à fixer le sol de son regard d'ivresse. Il ne travaillait pas ce jour-ci, ni le lendemain ; ses horaires m'ont toujours parue étrangères à la normé de son métier. J'ai retiré mes chaussures pour les déposer à l'entrée et me suis dirigée droit dans ma chambre en prenant soin de fermer la porte silencieusement. Mais à peine le petit clic de la poignée déclenché que mon nom est hurlé à l'autre bout de l'appartement, me faisant sursauter comme s'il s'agissait de l'orage. Les pas lourds de mon père cognaient contre le plancher qui se pliait sous son poids imposant tandis que ma main restait crispée sur la poignée. Il a gueulé mon nom une fois sur le seuil de ma porte, puis il a frappé dessus comme le ferait un forgeron sur sa lame. Il m'a ordonnée de l'ouvrir, j'ai résisté, angoissée à la simple idée de le laisser m'approcher. J'ai prié le retour de Maman, mais mon père a forcé sur la poignée, m'obligeant à la lâcher et à reculer pour ne pas me prendre la porte qui s'est brusquement ouverte sur moi.
L'homme, le géant, le monstre, se tenait là, devant moi, la pupille dilatée, le visage gravé à coup de hache dans la roche et l'odeur puante que même un humain pourrait flairer et pister sans problèmes… J'ai lâché ma peluche, terrifiée, et j'ai reculé de quelques pas tandis qu'il s'avançait en marmonnant des mots inaudibles.
- S'il-te-plait, Papa… Ne…
Mon corps s'était soudainement retourné en voltigeant sous le craquement de ma nuque pour atterrir sur le lit. Une cuisante douleur sur la joue m'a fait comprendre qu'il venait de me frapper de toute la puissance qu'il conservait dans son bras de gaucher. Je me suis tournée vers lui pour le voir s'approcher dangereusement en retirant sa ceinture qu'il enroulait autour de son poing, laissant pendante la boucle métallique.
- Non ! me suis-je écriée. Papa ! S'il-te-plait ! S'il-te-plait !
Mais il a levé son bras, balançant le fouet parental en arrière, et l'a rabattu violemment vers le sol. J'ai hurlé à plein poumon sans avoir le temps de fermer les yeux. Il a recommencé à plusieurs reprises durant de longues minutes qui me paraissaient interminables en me soufflant que tout était de ma faute, que tout était si bien avant mon arrivée, mais mes larmes, sanglots, spasmes couvraient sa voix et se mélangeaient à la souffrance dont le sang finissait bien par émerger. J'ai senti mon lit se pencher sur un côté, sur celui de mon père. J'ai ouvert les yeux et j'ai rampé vers l'opposé, oubliant la douleur causée par les coups et me fiant à la peur qu'engendrait l'instinct. J'ai espéré lui échapper, mais il m'a tirée jusqu'à lui et m'a violemment retournée sur le dos. J'ai croisé un instant son regard de fou et je n'ai eu le temps que de prendre une brève respiration avant de sentir sa ceinture se serrer contre ma gorge. J'étais devenue le moucheron dans la toile de l'araignée, le lapin dans l'étreinte du serpent, je touchais son visage rugueux du bout de mes doigts d'enfant tandis qu'il écrasait toute sa force sur les deux côtés de la ceinture. Ma vision s'est rapidement troublée, et je sentais que ma tête était à deux secondes d'exploser. Je suffoquais, je le suppliais d'arrêter, je n'étais même pas sûre qu'il m'écoutait ou même qu'il m'entendait, mais je le suppliais. Il était au dessus de moi, le regard avide, des yeux de tueur et un souffle empestant l'alcool. Je ne me suis pas demandée pourquoi je luttais, ni même pourquoi je ne pleurais plus, je savaient juste que mes forces m'abandonnaient peu à peu. Mon corps a tremblé, ma salive s'est accumulée dans ma bouche, des tâches noires apparaissaient et disparaissaient de ma vision… J'avais entre dix et onze ans, et j'étais en train de mourir sous mon père.
Je lève mon regard sur Kaliachi qui venait d'avoir le récit de ce passage de ma vie. Elle a appris la nouvelle en même temps que moi, car elle était présente lorsque Orochimaru me l'a annoncé, et elle a tenu à ce que je lui parle de mon père adoptif.
- C'est de là d'où viennent les cicatrices de ton dos ? - Oui. - J'suis désolée, soupire-t-elle. T'as loupé ton enfance à cause de lui. - Ma mère est morte, et j'ai moi-même manqué de mourir. Heureusement qu'Orochimaru et d'autres étaient là, autrement, je n'aurais pas loupé que mon enfance.
L'ancienne condamnée juge probablement bon de ne pas s'étendre sur ma peine. Elle se lève un peu maladroitement tout en m'accordant un sourire compatissant, puis quitte la pièce dans une démarche boiteuse. Je me permets de soupirer une fois qu'elle ait claquer la porte de ma chambre derrière elle. Mon père s'alcoolisait, certes, mais pas toujours, c'est-à-dire qu'il existait des moments de sobriété durant lesquels il était sympathique. Seulement, il m'est impossible de mettre la main sur ces souvenirs si rares. Qu'importe… j'aurais voulu lui parler. J'aurais voulu lui parler de fille à père avant que l'un de nous deux s'en aille, car le sentiment qui nous unit ou qui nous sépare reste encore obscur. J'aurais voulu mettre les choses au point avec lui, savoir si je peux pardonner son attitude… Il m'a battue, il a tenté de me tuer, il a fuit, on s'est revu, il a peut-être appris ma mort à Konoha, et il s'est suicidé. Je ne comprends pas l'engrenage de ses actes… A-t-il aimé Maman, dis-je ? Je crois que oui. Il a pleuré lorsque je lui aie annoncé sa mort. M'aimait-il, à présent ?… Je passe une main tremblante dans ma tignasse sombre en m'allongeant sur mon matelas. Cela fait six mois depuis mes retrouvailles avec Naruto, et Orochimaru s'est grandement affaibli à cause du rejet du corps qu'il possède. Quant à Sasuke, il est quasiment près à être possédé, et ainsi, nous pourrons planifier sérieusement l'offensive de Konoha et tout cela sera finit. Mais avant de me lever afin rejoindre Kaliachi, je lâche un long soupir rempli de tristesse venant d'un cœur alourdi par la peine…
J'aurai tant… voulut… te parler…
Papa…
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| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Dim 24 Mai - 12:35 | |
| Arf, c'est le Chapitre 39 et non 40 ! :o Je m'y perds. | |
| | | Adci Admin
Messages : 293 Date d'inscription : 01/04/2013 Age : 23 Localisation : In my life ~
| Sujet: Re: I was born for your happiness Dim 24 Mai - 13:26 | |
| Jerry | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Lun 25 Mai - 18:12 | |
| Je te défends de te moquer parce que j'ai trop de chapitres. Méchant. Vilain. Pas beau. Méchant. Bref ! … Ok ok la suite ! I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 40 : Éclat J'ai quitté ma chambre avec les idées encore noires, et j'ai traversé les couloirs obscurs, mal éclairés. Je ne sais pas si c'est parce que je viens d'apprendre la nouvelle par rapport à mon père ou si c'est mon subconscient qui me dit qu'il va se passer quelque chose de fâcheux, mais je ne me sens pas très bien. Aujourd'hui, comme hier et comme depuis une semaine, j'aide Kaliachi à la préparation des médicaments pour le Sannin, car bien que Kabuto soit parti, il a laissé quelques instructions par écrit, en plus de son enseignement pour l'ancienne condamnée. L'ancienne condamnée… Elle l'est toujours, en fait. Tout comme Orochimaru, moi et beaucoup d'autres ici. Nous ne sommes qu'en cavale dans la nature, au final. Cependant… Tandis que le Golden-Eyes s'affaiblit à vue d'œil, son élève Sasuke s'entraîne et se renforce. C'est déstabilisant, et je n'ai jamais, ô grand jamais, eu confiance en ce perroquet hérissé. Il va falloir que je reste sur mes gardes et sur celles du Sannin-légume.
J'ai rejoint Kaliachi dans le bureau de Kabuto qui est à présent le sien afin de préparer le traitement quotidien d'Orochimaru. Nous plaisantons une bonne demi-heure, me faisant oublier la peine due au départ de mon père, mais mes sens reste à l'affût de la moindre vibration suspecte. Le renégat est dans ses appartements, Sasuke aussi, Emon doit traîner dans les cuisines, et Ichiro est à la salle d'entraînement avec Hisae. Nous ne sommes que sept dans cette gigantesque demeure cachée sous la terre.
- On devrait faire gaffe à ce qu'on fait, ajuste Kaliachi entre deux rires. C'est la vie d'Orochimaru-sama qu'est en jeu.
Je m'immobilise soudainement.
- Qu'est en jeu, répéte-t-elle. Qu'est-qu'est en jeu. C'est la quéquette en jeu. - Continue sans moi, ordonné-je en déposant les outils sur la table. - Quoi ? Mais… - Continue sans moi.
La femme me regarde, surprise, empoigner une arme.
- Tu vas où ? s'inquiète-t-elle. - Quelque chose cloche. Reste ici au cas où je me trompe.
Je vérifie si la lame n'est pas émoussée en passant délicatement ma main gauche dessus.
- Il se passe quoi, là ? - Rien, murmuré-je en considérant l'entaille sifflante sur ma paume. Je l'espère…
Je quitte la pièce sur ces mots, un katana en main et des doigts dégoulinant de sang. Mon instinct me guide droit vers les appartements de Sasuke. Sur le trajet, je tâche de soigner ma blessure, mais mon cœur fait un bond quand un fracas sursautant vient se cogner contre mes tympans. Je me tourne vivement sur la droite : ça vient de chez Orochimaru… Je n'attends pas plus longtemps pour me transporter dans sa chambre de la manière la plus rapide que je connaisse.
Mes pieds atterrissent directement sur un matelas plutôt confortable comparé au mien et mon regard se pose automatiquement sur le jeune Uchiwa. Une lame s'étend de lui à Orochimaru et la pointe vient se loger dans les bras du Sannin. Je remarque aussi les fragments de la porte, découpée à l'aide d'un simple sabre, comme celui que je tiens dans ma main droite.
- Porte en carton, marmonné-je. - Tu tombes à pic, Seiko, lance Sasuke avec un petit sourire. Nous parlions justement de toi. - Je serais curieuse, tiens…
Il s'avance de quelques pas. Orochimaru grogne dans mon dos, je dépose alors ma main gauche sur la lame et la sectionne en deux, puis libère mon supérieur du fragment logé dans ses avant-bras.
- Mais il n'est pas question que tu t'approches davantage de lui, craché-je. Un pas de plus et le sang de ses bras se mélange à ta petite cervelle de moineau maléfique.
Sasuke m'observe longuement de son regard ardent de puissance. C'est bien ce que je pensais… Son visage fin discrètement marqué par l'âge de l'adolescence danse au gré d'une lumière brune et ses cheveux d'un noir opaque ont gardé leur aspect de hérisson. Mais ce regard… ce regard rouge dans ces yeux de chat reflète une puissance phénoménale. Cela fait un moment que je n'ai pas observé Sasuke aussi longuement, et maintenant que je le vois, je ne peux qu'imaginer un combat entre lui et moi m'obligera à user de ma plus haute magie. Un sourire prétentieux se dessine sur ses lèvres. Je suis tellement concentrée sur lui que je discerne même la respiration que l'on prend avant de parler.
- Pourquoi est-ce que tu t'obstines à penser qu'Orochimaru fait de toi une exception ?
Mon cœur manque un battement, puis impulse le doute dans mes veines. Faire de moi une exception ?…
- Qu'entends-tu par là ? - Je parie qu'il t'a à peine parlé de ton traitement. - Et ? pouffé-je. Je n'ai plus rien… - Tu crois ça ? souffle-t-il en s'approchant, la main dans sa chemise grise.
Il ne voit pas tout de suite le morceau de métal fuser sur lui, mais il parvient à l'éviter de très peu, éraflant son front lisse.
- Prends mes menaces au sérieux, Sasuke-kun… - Dans ce cas, viens-toi même chercher les notes que j'ai trouvé dans son bureau.
L'Uchiwa sort un tas de feuilles de son vêtement sous mon regard intrigué. Je ne prête aucune attention au Sannin, la seule chose qui me rappelle sa présence est son halètement rauque. Mon seul geste revient à un claquement de doigt pour récupérer les pages froissées entre mes doigts.
- C'est bien son écriture, au passage. Tu pourras peut-être la reconnaître.
L'écriture, effectivement, est très soignée : aucune rature, ses lignes restent droites et suffisamment espacées pour permettre une bonne lisibilité, à croire qu'elles devaient être lues alors que ce ne sont que des… notes. Je me penche brièvement sur le contenu, parcourant ces mots finement dessinés à l'encre noire. Je relève des termes, des chiffres, des expressions, des équations, des schémas complexes qui semblent si anodins, et pourtant… je lis que l'inefficacité progressive de mon système immunitaire favorise l'incrustation du sceau maudit... Je poursuis ma lecture, tachant de garder la tête froide. S'incruste une liste de produits chimiques qui favoriseraient les effets de cette marque signée Orochimaru, mais qu'en contre-partie, ces substances accélèrent le processus de ma pathologie. Je peine à faire le raccord pourtant si évident… et les lettres défilent sous mes yeux qui cherchent avec opiniâtreté une explication de morale dans cette science si obscure… Des expériences bizarres menées sur mon corps sont décrites noir sur blanc dans les moindres détails… C'est impossible… ce n'est pas moi… et à quel moment est-ce qu'on a pu… non… et je n'ai plus rien… plus aucun symptôme…
- Orochimaru, murmuré-je, tremblante… Est-ce… vrai ?
Je comprends alors, de part son silence et son écriture qui indique que l'absence de réactions à cette pathologie est un signe d'entrée en… "phase finale"…
- Il semblerait que mentir soit inutile, à présent, soupire-t-il de sa voix déraillante.
Mentir… Je sens mon cœur se serrer et ma gorge se nouer. Je frémis d'émotion, et les larmes poussant, forçant mes paupières, me font mordre d'angoisse ma lèvre inférieure.
- Alors oui, reprend-il. C'est bien vrai. J'ai cherché à te poser le sceau maudit à plusieurs reprises, lorsque tu étais exténuée par les charges que je te confiais, par exemple. Tu t'endormais plus facilement avec le vin que tu m'empruntais discrètement. - Je… Je ne comprends pas…
L'odeur de sa transpiration et cette chaleur morbide envahissent cette putain de chambre. Je me tiens là. Tremblante. Debout, et dos à lui. Il ne me répond pas. Il ne me répond pas… il…
- Je ne comprends pas votre démarche, grincé-je en me retournant face à lui. Nous avions un accord qui vous satisfaisait plus que moi : ma loyauté absolue en échange d'un remède, et ce, jusqu'à ce que nous soyons quittes…
Le regard du Sannin a perdu son éclat, sa peau fade est dégoulinante de sueur, ses longs cheveux noirs sont trempés, et les plus proches de son visage grimaçant sont collés sur sa tempe et sur ses joues. Ses lèvres sont marquées par du sang provenant de sa gorge écorchée par la toux, ainsi que celui de ses bras ayant éclaboussé sur sa joue droite. Il respire avec difficulté…
- Disons que je préfère choisir le moment où se cassent mes outils, m'avoue-t-il sans retenue.
Je fonds sur lui sans plus attendre pour empoigner son cou humide et moite avec fermeté, le traîner en hauteur, sans le moindre effort, contre l'immense tête de lit et approcher mon visage à quelques centimètres du sien ensanglanté, oubliant le gouffre qui nous sépare, la lame du katana pointée sur sa gorge.
- Je vous ai fait le don de mon âme, de ma vie, murmuré-je d'une voix basse et tremblante, le regard planté dans sa pupille verticale. Ma vie… Je l'ai placée dans le creux de vos mains pour que vous puissiez la sauver… Je vous ai fait entièrement confiance… et c'est ainsi que…
Mon corps bouillonne, je défie son regard comme jamais je n'ai osé le faire auparavant. Je suis entrée dans une colère noire, et cela, il le voit très bien… et il l'entend, il entend le tonnerre gronder à la surface. Je fixe, le souffle coupé par la furie, sa pupille inhumaine qui s'élargit au fil des secondes chutant dans le néant. Toutes les lumières qui illuminaient la pièce se sont éteintes. La respiration rauque du Sannin me semble plus forte et sa toux sèche secoue les mèches de mes cheveux, mais il en vient à rire…
- Te mettre en colère a toujours été un véritable un plaisir pour mes yeux, se réjouit-il. Et il s'élance dans une nouvelle quinte de toux… Je réfléchis un instant sur mes futurs gestes. Lui trancher la gorge est tentant, mais…
- Je ne salirai pas mes mains pour achever un homme dont la mort est à son chevet…
Je lâche Orochimaru, le laissant s'effondrer sur son matelas comme une poupée de chiffon, effectue quelques pas en arrière avant de me retourner pour sauter du lit.
- Et pourquoi pas ? provoque-t-il faiblement dans mon dos. Seiko-chan, toi qui est si instinctive, hésiterais-tu à me tuer ? Encore une fois, au passage… - Je n'y gagnerai rien. - Peut-être un sentiment de satisfa… - Une vengeance ne m'aidera pas ! explosé-je en balayant l'air d'un vif volte-face. T'as pas pigé que je ne suis pas comme ton Sasuke-kun ou l'autre couillon qui s'est barré ? Je te tue, et ensuite, je fais quoi, moi ? Hein ! Je fais quoi ! Je deviens quoi ! Tu n'as aucune idée de ce que je ressens, là, actuellement… Avec tout ce que nous avons vécu, traversé, avec tout ce que nous nous sommes dit ! avec tout ce que tu sais de moi ! malgré tous tes actes, malgré tous tes crimes… malgré toi, Orochimaru ! Oui, malgré toi ! J'ai espéré raviver un feu mort ! Là ! Dans ce coffre que tu as toujours laissé clos ! dans ce coffre que tu n'as ouvert à personne et que tu as enfoui au fond d'un corps qui n'est même pas le tien !…
Je m'arrête un instant, le cœur cognant contre ma poitrine et la voix essoufflée. C'est lorsque je constate que mon bras gauche s'est recouvert d'écailles de rapaces et que la pièce se fait ronger par une obscurité anormale que je décide de me reprendre.
- En vous comportant de la sorte parce que vous êtes obsédé par un désir aveugle de puissance, fis-je donc bien plus calmement, vous vous exposez au danger de la solitude alors que vous savez mieux que quiconque que votre succès dépend des personnes qui vous épaulent.
Orochimaru tousse violemment et essaie de reprendre son souffle. Il prononce misérablement mon nom, mais déjà en proie d'une immense déception ravageuse, je tourne les talons en direction de la sortie.
- Konohana… Cette femme pleine de tendresse et d'amour pour sa délicieuse enfant…
Le visage de ma défunte mère réapparaît dans mon esprit ; il me pince le cœur… Ce vieux serpent pouilleux l'aurait-il connue ?
- La personne qui l'a tuée…
Devant moi se tient Sasuke avec la face toujours aussi impassible tandis que le Sannin mourant tente de régulariser sa respiration pour ensuite me sortir :
- C'est Kaliachi… | |
| | | Adci Admin
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| Sujet: Re: I was born for your happiness Mar 26 Mai - 11:20 | |
| Moi aussi je t'aime bien. | |
| | | Fanfictive Membre
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| Sujet: Re: I was born for your happiness Jeu 18 Juin - 8:25 | |
| I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 12 : Lourds secrets - Spoiler:
Ichiro est arrivé précipitamment dans mes appartements vers quinze heures, et a ouvert brusquement la porte pour se présenter complètement essoufflé.
- Orochimaru-sama ! s'est-il exclamé dans un souffle. C'est Hebimaru… On l'a retrouvé.
Hebimaru… Les souvenirs remontent à une vingtaine d'années, alors que je portais encore l'étendard de Konoha. Oui, je m'en souviens… Mon seul clone ayant survécu. Mon seul clone biologique ayant survécu à la marque maudite…
- Où est-il ? souris-je, égayé par cette nouvelle. - Suivez-moi.
Je m'empresse alors de quitter la paperasse et la plume pour rejoindre le géant à la toison enflammé. Après la trahison de Kabuto, ce jeune homme s'est laissé pousser les cheveux jusqu'au bas du dos et a attaché les mèches de devant derrière sa tête, lui offrant ainsi une coiffe que l'on attribuerait à un elfe. J'ai assigné Ichiro aux commandes des espions qui se chargent de transmettre les informations intéressantes selon mes projets. Il est le lien unique entre moi et le monde extérieur.
- J'ai reçu un rapport. Il indique la position d'hier d'Hebimaru. Je viens tout juste de le recevoir. C'est rare qu'il se déplace en ville. - Je doute qu'il soit resté. - Il a tendance à se déplacer dans les milieux ruraux. - Et sa mère ? - Aucune trace…
Je me tais alors, réflexif sur la manière de récupérer cette ancienne kunoichi, si elle est toujours en vie, et Hebimaru.
- Où est-il ? questionné-je plutôt. - On l'a repéré dans la péninsule du Pays du Feu. Côte ouest. - C'est loin… - Nous avons des images de lui. Prises sur des caméras de vidéosurveillance.
Soudain, Seiko sort de l'obscurité du repaire pour se poser face à nous, habillée d'un simple haut sans manche et d'un pantalon de lin.
- Orochimaru, fait-elle de sa voix basse. J'ai réussi à localiser le repaire de l'Akatsuki. - Que d'excellentes nouvelles, m'amusé-je. Passe me voir plus tard dans la soirée avec ce que tu as trouvé. - Comme vous souhaitez, sourit-elle à son tour.
Et elle repart de son côté dans une démarche féminine, se plongeant dans la noirceur et le silence des lieux.
- C'est est mon anniversaire, aujourd'hui, ou bien ?… - À ce propos, fait le jeune homme en ouvrant la marche. Sasuke-sama m'a chargé de vous dire qu'il a fini son entrainement. Sa nouvelle technique est maîtrisée. - Bien… très bien. Je suis d'excellente humeur, Ichiro. - Mais pour Seiko… - Eh bien ? - Vous comptez lui avouer ?
Je soupire longuement, sans pour autant être agacé.
- Seiko, Seiko, Seiko… Ah, Seiko… Tu te fais du souci inutile pour elle. Toutes les modifications que j'apporte à son corps sont destinées à restreindre les limites de sa pathologie. - Pourquoi le lui cacher, alors ? - Elle n'est pas au courant que les produits censés être mortels sur nous n'ont aucun effet néfaste sur elle. Si elle venait à savoir que je les utilise sans son autorisation, je prendrai un sacré coup et je perdrai sa confiance. Et si je perds sa confiance… je ne pourrai plus rien pour elle. - Pourquoi ne pas lui avoir demandé, dans ce cas ? Elle est ouverte d'esprit. - Pour découvrir qu'aucun effet négatif ne réagit sur elle, il a fallut en tester. Tu reçois souvent un ôte pour lui servir une coupe de vin en lui précisant qu'elle contient un poison mortel, mais qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter car cet ôte est spécial, et que cela ne pourrait être que bénéfique ?…
Pour toute réponse, le jeune homme autrefois mon cobaye se frotte l'arrière du crâne de sa main gauche, balayant de ses quelques mèches cette atmosphère alourdie par le mensonge.
Ichiro m'a indiqué les informations qu'il dispose sur Hebimaru, et effectivement, sa mère reste introuvable. J'ai ordonné qu'on le garde à l'œil pendant trois semaines, jusqu'à ce que je possède le corps de l'Uchiwa, en somme. Ensuite, nous irons à sa rencontre.
Les rayons d'un soleil bas pénètrent par la fenêtre de mes appartements leur offrant des nuances orangées, ou rosées ; Seiko, elle, entre après avoir ouvert la porte, y apportant de son sourire une teinte conviviale. Je n'ai jamais compris d'où lui vient cette mimique agréable qui peut apparaître dans les moments les plus insolites, voire inappropriées. Elle m'a sourit une fois lorsque je doutais de sa loyauté, alors que me trahir était le moment le plus opportun. Une autre fois lorsque je l'ai envoyée me débarrasser d'un homme gênant. L'entreprise m'a paru risquée et je lui ai vivement recommandé de prendre quelqu'un avec elle. Elle m'a répondu dans son sourire habituel que cela ne serait pas nécessaire, et qu'elle ne se voit pas assurer la survie de deux personnes. Seiko est solitaire dans ses actes et ses responsabilités, bien que très sociable. De toutes les manières, elle n'a jamais aimé partager. Elle préfère garder les choses pour elle et d'assumer seule les conséquences. Peut-être cherche-t-elle dans cette circonstances-là à rassurer par un sourire, mais dans ce cas où rien ne se passe… que signifie-t-il ? Elle doit être tout simplement ravie de m'annoncer une bonne nouvelle.
Enfin. Elle s'avance accompagnée de documents qu'elle expose face à moi, sur mon bureau. Me tenant assis de l'autre côté, elle les retourne pour me les présenter.
- J'ai poursuivi les recherches après que nous nous soyons croisés, précise-t-elle. Et j'ai déniché des informations intéressantes.
Je prends alors les feuilles entre mes mains pour observer ses résultats.
- Il semblerai qu'ils procèdent de la même façon que nous en changeant régulièrement de repaire, continue-t-elle. Mais au lieu de se déplacer selon leurs besoins, ils suivent une sorte de boucle. - Comme s'ils faisaient passer une valeur symbolique pour ceux qui les cherchent, soufflé-je.
Je cueille ensuite le stylo pour me permettre de tracer les liaisons entre les différents repaires sur la carte qu'a dessiné Seiko en suivant la liste qu'elle me présente. Cela prend trois minutes. Je questionne ma seconde sur ce qu'elle voit.
- Un cercle autour du pays du Feu avec des sortes de… rayons qui se dirigent dans un peu toutes les directions. - Exactement, appuyé-je. Des rayons. - Comme un soleil… - Oui. Et comment s'appelle l'organisation ? - Akatsuki. - Qu'en déduis-tu ? - Akatsuki signifie Aube, relève-t-elle. Soit le levé du Soleil. Ils comptent donc étendre leur pouvoir sur le monde. - Bien ! Et ne vois-tu rien d'autre ?
Je la laisse observer le dessin un moment, me demandant si elle analyse aussi bien qu'elle ne peint. Son visage d'abord fermé zieute les traits fins du stylo, puis il se détend soudainement, et un sourire narquois se dessine sur ses lèvres.
- Un oursin
Je sens mon regard changer, virant à l'inquiétude, et lorsque ses yeux se lèvent sur moi, elle vient s'excuser…
- Orochimaru, vous savez que je plaisante. - Ce n'était pas drôle. - C'était pitoyable… - Et décevant. - Décevant ? - Oui, je suis déçu, fis-je en basculant dans mon fauteuil. Je t'imaginais plus… perspicace. Autant dans ton humour que dans ton analyse. - Je vous ai dit la première chose qui m'est venue à l'esprit… - Tu as réfléchi un certain temps…
Elle prend un air contrarié en croisant les bras et en biaisant sa bouche.
- Vous êtes méchant.
Je ne réponds pas et me contente de la dévisager. Au final, elle détourne la tête pour poser son regard sur un vieux tableau qui date d'il y a bien une trentaine d'années. Je ne me souviens d'ailleurs pas du peintre, ni d'où il vient. Je l'ai retrouvé dans mes affaires juste avant de déserter Konoha, et y discernant une certaine séduction, je l'ai emporté bien que je me suis juré de ne prendre que le strict minimum. Mon attention se recentre sur Seiko visiblement intriguée par cette peinture abstraite. Je l'interpelle, mais elle ne réagit pas…
- Seiko, insisté-je.
Elle se détourne sur moi avec un air grave qui lui vient rarement, et semble vouloir apporter un commentaire sur le tableau :
- Le symbole Uchiwa, dévie-t-elle. Le soleil et un de ces rayons représentent l'éventail Uchiwa.
Je la regarde, surpris par cette déduction soudaine au sujet de l'Akatsuki. Non… elle avait compris avant même de me sortir sa plaisanterie…
- Je ne comprends juste pas pourquoi les Uchiwa alors que c'est un Uzumaki qui est à la tête de cette organisation. Le seul de ce clan est le frère de Sasuke. - Tu poses les bonnes questions, soufflé-je. Il te manque juste une information : Sasori a été remplacé après sa mort par un autre Uchiwa, un mystère connu sous le pseudonyme de Tobi arborant quotidiennement un masque qui lui recouvre tout le visage. - Je pensais que Sasuke était le seul rescapé du massacre à Konoha… - C'est le problème : il est bien le seul… - Tobi est un déserteur ?… - Le seul Uchiwa déserteur est Madara, mais il aurait plus de cent ans, et c'est impossible en vu du profil de Tobi. - Madara ? - Le chef des Uchiwa à l'époque. - Ah oui, lâche-t-elle. Celui qui a participé à la fondation de Konoha. - Oui.
Seiko réfléchit un instant, douteuse d'un fait qui semble lui échapper. Je décide cette fois-ci de ne pas intervenir dans son raisonnement, je juge plus sage de la laisser s'interroger sur la question, car ses remarques sont souvent très intéressantes et pleines de pertinence.
- Mais alors, continue-t-elle. C'est un Uchiwa qui vivait à l'extérieur. - Les Uchiwa sont très attachés à leur clan. Il ne supportent pas, traditionnellement, le reclus, et tous vivaient et mourraient à Konoha ou en mission. - Ce Tobi, comment est-il ?
Je lui présente alors quelques images le représentant : photographies discrètes et dessins de la part de mes espions.
- Pourquoi un masque avec un seul orifice pour son œil droit ? - Je ne sais pas… À chacun son style.
Seiko n'ajoute rien pour le moment, mais une autre question s'enchaîne :
- Vous pensez connaître son âge ? - En vue des rapports de nos espions, à sa taille, à son physique peu discernable, et à sa voix, il se situerait entre vingt-cinq et trente ans. - Eh bien, on s'approche ! Il suffit de voir quel Uchiwa est mort de façon suspecte durant ces vingt et trente dernières années. - Nous sommes bloqués avec les guerres et ce massacre, car rien ne nous dit que Tobi était sur les lieux lorsque cela s'est produit.
Mais je ne nie pas que les capacités d'Itachi me laissent sceptique en vue de ce massacre de grande ampleur. Il a été forcé de commettre ce crime sous l'ordre du Conseil des Sages qui dirige Konoha, car les Uchiwa fomentaient un coup d'État contre Sandaime. Comment un homme à lui seul peut-il réduire à néant tout un quartier dans une nuit silencieuse en tuant un à un ses habitants ? Il est donc possible qu'il y ait des survivants hors Sasuke-kun. Non… aucun Uchiwa n'a été retrouvé de l'autre côté des murs de Konoha sauf lui, son frère et Tobi. Je l'aurai su, autrement.
- Mais c'est impossible, souffle Seiko qui s'est assise. - Hum ? - Itachi est-il si puissant que cela pour tuer tout ce petit monde en pratiquant le porte à porte ? - Je n'en suis pas si certain, souris-je. - Il a été aidé, dans ce cas. - Cette mission a été confiée à lui, et à lui seul.
Le sérieux visage de ma seconde se décompose soudainement, virant vers l'étonnement et l'horreur, si bien que le vent souffle brusquement dans le paysage orangé.
- Une… mission ? - Il faut remonter aux origines de Konoha pour comprendre l'engrenage. - Racontez, s'il-vous-plait… - Si cela peut satisfaire ta curiosité, m'amusé-je. Tu sais que le village a été créé il y a près de cent an, n'est-ce pas ? - Oui, après un traité de paix entre les deux clans majeurs… - Le conflit entre les Senju et les Uchiwa ne s'est pas arrêté d'aussitôt, bien qu'ils cohabitaient sous la direction d'Hashirama Senju. Le choix de faire de lui le dirigeant de Konoha a attisé la crainte de Madara qui voyait une menace planer sur son clan. Il a alors tenté de s'opposer au clan rival, mais il a été rejeté. Il s'est exilé, puis il est revenu pour une vengeance et est mort face à Hashirama. Après la mort de ce dernier, c'est son jeune frère qui a pris la relève. - Tobi…rama ? hésite-t-elle. - Oui, Tobirama. Il est à l'origine de nombreuses institutions de Konoha dont l'Académie, l'ANBU… celle qui nous intéresse est le département de police confiée aux Uchiwa en soi-disant gage de confiance. - Ce n'était pas le cas ? s'étonne-t-elle. - Non. Tobirama est celui qui a tué Izuna, le frère de Madara juste avant la réconciliation Uchiwa-Senju. Il voue son esprit à une aversion aiguë envers les Uchiwa, vraisemblablement impliqués dans la mort de son frère Itama Senju, et par méfiance, la création de cette police n'était qu'une manœuvre pour les placer sous la surveillance de l'ANBU et les éloignés de la vie politique. Cela s'est accentué après l'attaque de Kyûbi. Tobirama était mort en mission bien avant, et c'est un de ses élèves qui a suivi des traces, Sandaime Hokage, ou Hiruzen Sarutobi que tu connais. - Plus ou moins… Je me souviens d'un brave vieil homme plein de bonne volonté et d'altruisme.
Seiko m'a lancé un regard rempli de reproches au même moment où elle a prononcé ces mots, me faisant comprendre que la mort de ce vieillard rouillé lui reste au travers de la gorge, encore aujourd'hui. Je trouve toutefois à sourire.
- C'est pour le même régicide que tu es là.
Elle ne contre pas, me laissant poursuivre mon récit :
- Les Uchiwa ont donc été totalement écartés des décisions après l'attaque de Kyûbi, jugés responsables. Ce n'était pas totalement faux, d'ailleurs, car ce démon-renard était sous la manipulation d'un Sharingan. On ne pouvait pas punir tout un clan qui plaidait son innocence et dont de nombreux membres sont morts pour protéger le village. C'est pour cette raison qu'il a été écarté durant quelques années. Itachi Uchiwa était entré dans l'ANBU, et son père, chef de la police, l'a choisi pour espion tandis que Konoha faisait l'inverse. C'était un agent double penchant en faveur du village, près à sacrifier son clan pour éviter une guerre due à une instabilité politique, car effectivement, les Uchiwa planifiaient un coup d'État. Le Conseil des Sages a décidé de raser cette incroyable puissance militaire afin de conserver… la paix… Enfin, je reprends les mots… Afin de conserver la paix en accordant à Itachi la vie de Sasuke. Il aime son petit frère plus que tout, et il a décidé de le laisser vivre.
Seiko reste sidérée par cette réalité accablante. Sa vision sur Konoha semble changer, alors elle lève son regard sur moi, troublée.
- Sandaime a laissé faire ça ?
Je me plonge dans mes souvenirs pour y trouver la réponse. J'entretenais toujours une correspondance avec Danzō après ma désertion, et il me semble que Sarutobi avait fermement protesté contre cette entreprise en présentant d'autres solutions plus diplomates et bien moins sanglantes, mais qu'au final, il n'a pas réussi à assoir son autorité sur cette décision radicale. Je regarde Seiko en me demandant s'il est sage de lui montrer la vérité…
- Sandaime n'a pas réagit, répondis-je alors. Il a en quelque sorte opté pour la paix.
Elle fronce les sourcils, discernant probablement une maladresse.
- Vous étiez déjà parti à l'époque, souligne-t-elle. - J'ai toujours gardé un œil sur les affaires de Konoha, fis-je naturellement. - Celle-ci ne s'est jamais sue, ou par très peu de personnes haut-placées. - Détrompe-toi : c'est la jeunesse qui reste ignorante. Beaucoup sont au courant, mais très peu en parle et tout est rejeté sur les épaules d'Itachi. Kushina, la mère de Naruto, était le réceptacle de Kyûbi, et lorsqu'elle a donné naissance à son fils, le sceau qui retenait le démon s'est affaibli naturellement. Il s'est probablement passé quelque chose d'imprévu et de fâcheux, car il y avait toute un escorte et une sécurité. Namikaze, le Quatrième, accompagnait en personne avec la femme de Sandaime et des membres de l'ANBU. Quelqu'un est intervenu. Un Uchiwa. Il a libéré Kyûbi et l'a contrôlé. Namikaze et Kushina sont morts après avoir enfermé le démon dans le corps de leur fils. Naruto-kun. Sandaime a donc repris ses fonctions malgré son vieil âge, et la décision de mettre en garde à vu les Uchiwa s'est faite sous sa main. Personne ne parle de cette accusation sans preuves et de cette condamnation, car la honte plane au dessus des têtes, et on préfère oublier pour mieux se porter… et mieux manipuler.
Seiko est de plus en plus effarée face à ces révélations. Elle n'était probablement pas au courant que son ami d'enfance est le fils d'un Hokage. Elle me demande, balbutiante, pourquoi n'a-t-on rien avoué à Sasuke-kun.
- Je te l'ai dit : on préfère oublier. Mais cet enfant n'est pas comme son frère, il est même l'inverse. Il favorise le bien-être de sa famille à celui de sa nation, cela se voit à son comportement face ses coéquipiers. Il est obsédé par un désir de vengeance si bien que leurs vies ne valent pas un clou à ses yeux. Dans le sens inverse, lui dire la vérité serait le retourner contre Konoha, et personne ne veut d'une vengeance comme celle de Madara. - Mais alors, pourquoi Itachi a-t-il remonté son frère contre lui ? - Itachi l'aime énormément, tout comme il aime Konoha, et peine à vivre avec ce sang sur ses mains. Il a décidé de faire de Sasuke-kun un héros aux yeux du village. - Mais il est con ! s'écrie-t-elle. - Seiko. Ne dis rien à Sasuke. - Pourquoi pas ? - Je n'ai pas besoin d'un Sasuke enragé vers Konoha et aimant de son frère. J'ai besoin d'un Sasuke enragé vers son frère et indifférent quant au sort de Konoha.
La jeune femme me regarde, perplexe, mais n'ajoute rien. Bien qu'elle comprenne ma logique et mes intentions, elle est loin d'adhérer à mes méthodes.
- Nous finirons là-dessus pour aujourd'hui, formulé-je en constatant que la nuit est tombée. Il est probable que Tobi soit celui qui a attaqué Konoha. Le projet de l'Akatsuki est de récupérer les neufs démons enfermés dans le corps de neuf personnes. Il leur en reste deux pour un dessein dont nous nous moquons bien, il est juste nécessaire de savoir que s'ils parviennent à leur fin, ils auront la puissance des Bijû et nous ne pourrons plus rien contre eux. Ni nous, ni qui que ce soit. Quant à l'administration de cette organisation, elle est régentée depuis bien longtemps par un Uchiwa.
Je lui rends les documents, mais contrairement à ce que l'on puisse penser d'une conclusion de réunion, Seiko reste assise à me dévisager les bras croisés. Je l'interroge du regard, ne comprenant pas son inaction.
- Vous saviez pour les repaires de l'Akatsuki. - Qu'est-ce qui te fait dire ça ? - Vous en avez fait parti et vous parliez comme un professeur donne son cours à son élève : vous me mettiez sur la piste et vous me laissiez faire parce que vous aviez déjà les réponses.
Je souris de son caractère un peu… rentre-dedans-vers-la-fin.
- C'était juste une évaluation, termine-t-elle, visiblement vexée.
Il est vrai que j'étais au courant pour l'emplacement des repaires, mais suivre sur papier leur ronde m'a fait réaliser pas mal de choses, dont ce fameux soleil et l'insigne des Uchiwa.
- Si tu veux, soufflé-je finalement. La note est plutôt bonne.
Le nez de Seiko devient rouge, son regard se baisse sur les documents et elle porte une main à sa nuque, traduisant ainsi son embarra.
- Euh… commence-t-elle en reprenant ses papiers. Au fait, ce tableau… il est de qui ? Il n'y a pas de signature… - Ah…
Je fais l'effort de refouler ma mémoire, en vain. Ce trou béant, ce black-out complet, ce gouffre dans le passé efface deux mois de ma vie suite à un accident durant une guerre.
- Je ne sais plus, déclaré-je, un peu agacé. Je sais juste qu'il n'est pas de Konoha. J'ai du l'acheter dans un pays où j'étais en mission. - J'étais loin d'imaginer que vous aviez une sensibilité pour l'art, et encore moins que vous puissiez acheter une peinture en mission… - J'ai eu une perte de mémoire sur deux mois. Si je ne l'ai pas acheté, on a du me l'offrir. C'est d'ailleurs le seul tableau que tu trouveras dans l'ensemble des repaires. - Je ne suis pas professionnelle, mais je dessine et peints énormément, et je peux vous assurer que ce boulot tient sur un bon mois, aussi petit semble-t-il. Qu'est-ce qu'il vous évoque ?
N'ayant jamais analysé mes sensations face à cette œuvre qui suscite en moi un rare intérêt, je ne peux pas répondre à Seiko sur le champ. J'observe alors ce tableau en m'efforçant de plonger au plus profond de mon être pour venir chercher une quelque émotion, un sentiment… Je me concentre, suivant les légers coups de pinceaux sur la toile, définissant leur couleur, leur dynamisme, leur puissance, jusqu'à une jetée de nuances opalines, roses, bleues, vertes, jaunes, inspirant la vitalité, mais expirant une peine immesurable qui vient m'empoigner la gorge et qui me reste en travers des voies respiratoires. Je passe une main tremblante dans mes longs cheveux sous le regard attentif de Seiko.
- Tu poses énormément de questions, répondis-je doucement. Il est tard, tu devrais te reposer.
Elle n'insiste pas, se contentant de ma réaction pour satisfaire sa question. J'attends qu'elle se lève pour quitter mon siège et la raccompagner jusqu'à la sortie. Une fois sur le seuil de la porte, elle me salue par son sourire. Je le lui rends, et elle s'éloigne. Silencieuse… J'écoute la mélodie du néant, du vide, du doute, du mystère. Ce tableau est un mystère. Un mystère qui illustre deux mois de ma vie. Deux mois, ce n'est rien. Mais ces deux mois-là, ils sont quelque chose.
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| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Jeu 18 Juin - 8:26 | |
| Je t'aime bien aussi, en vérité. | |
| | | Adci Admin
Messages : 293 Date d'inscription : 01/04/2013 Age : 23 Localisation : In my life ~
| Sujet: Re: I was born for your happiness Jeu 18 Juin - 16:23 | |
| Merci | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Mer 15 Juil - 19:33 | |
| Mais de rien ! I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 41 : De plumes et d'écailles - Spoiler:
Toujours dans les vapes à cause du vin, Seiko se redresse lentement pour sortir du bureau d'Orochimaru. Elle trouve toutefois son équilibre au sein de cette triste ivresse et franchit le seuil de la pièce sans mal. Elle continue sa route vers ses appartements, toujours avec ce cœur de plomb, dans ce couloir faiblement éclairé. Le décor se dédouble sans pour autant affecter sa démarche. Alors elle ferme les yeux, se frotte le visage, et poursuit.
Quelques minutes plus tard, du moins ce qui lui semble être des minutes, elle entend son nom résonner dans son dos sous une voix familièrement rocailleuse. Seiko se retourne alors, surprise.
- O… Orochimaru ? balbutie-t-elle en reconnaissant son visage dans l'obscurité. - Seiko, répète-t-il, l'air navre. - Je vous croyais mort…
Il s'avance d'un pas assuré et s'arrête à deux mètres de sa seconde.
- Ce n'est qu'Ichiro, souffle-t-il.
Elle fronce les sourcils, perplexe, et, petit à petit, reconnaît le visage du jeune homme à la chevelure ardente.
- Genjustu ? marmonne-t-elle. - Non. C'est ton esprit qui te joue des tours.
Seiko soupire longuement en évitant le regard de cette montagne qui se dresse devant elle.
- Tu t'en veux ? - Tu as reçu des réponses ? questionne-t-elle plutôt. - Euh… justement, oui. La plupart des gardiens souhaitent te voir avant de te suivre. - Qu'en est-il des autres ? - Ils te suivent, répond-il en haussant les épaules. Sauf Karin.
Elle réfléchit un court instant sous l'odeur de l'encens.
- Je me rendrai chez elle en priorité, déclare-t-elle finalement. Les autres attendront. - Tu risques de les impatienter et de les perdre. - Cette gosse est intéressante pour Sasuke, s'il arrive là-bas avant moi, il relâchera les prisonniers dans la nature, et là, nous n'aurons plus aucun contrôle. - Tu devrais envoyer quelqu'un à ta place, alors. Emon est digne de confiance. - Sasuke est fort, et je ne sais pas s'il est capable de l'affronter sans risque de mourir… - Il suffit qu'il arrive avant lui. Et qu'il recrute les prisonniers. - Nous verrons cela avec lui demain matin… Non, reprend-elle. Convoque plutôt tout le monde dans le hall à huit heures. - Seiko, je… - Il est tard, Ichiro…
Au moment où la jeune femme s'apprête à tourner les talons, il prononce ces mots :
- Je ne sais pas si je dois être heureux ou malheureux.
Elle le regarde dans les yeux, soucieuse.
- Que veux-tu dire ? - Je pensais vraiment qu'Orochimaru-sama t'aidait. J'étais joyeux de savoir que tu t'en sortirais. Cependant, il nous a séparé et ça m'a dévasté. Maintenant qu'il n'est plus de ce monde… on sait qu'il nous roulait tous dans la boue. Toi y compris. Mais te revoir me rempli de joie… - Nous en avons déjà parlé, rétorque la nouvelle dirigeante. - Tu es malade et tu ne sais pas combien de temps il te reste, rappelle-t-il durement. Tu devrais penser à toi en priorité.
Seiko ne dit rien, n'ayant que des mots qui lui viennent en vrac dans l'esprit avant de s'effacer progressivement.
- Il te reste tellement de choses à faire, poursuit-il de sa voix caverneuse. Savoir qui tu es. D'où tu viens…
Elle baisse les yeux en soupirant.
- Reposons-nous, suggère-t-elle. Demain commence le grand remaniement.
Mais elle ne le voit pas fondre sur elle et cueillir son visage entre ses larges mains pour lui arracher un long baiser. Son cœur bondit dans sa poitrine… Toujours entre la réalité et l'illusion, elle pose ses mains contre le torse musclé d'Ichiro et le repousse faiblement. Mais à peine se détache-t-il de ses lèvres qu'il revient à la charge, la retenant prisonnière de sa carrure de colosse. Elle proteste plus fermement tandis qu'il se penche davantage sur elle. Le sentant néanmoins bien trop emballé par une espérance incongrue, elle effectue une vive manœuvre pour le retourner dos contre le mur avec un sabre pointé sur sa gorge, le regard assaillant de menaces. Elle écorche alors sévèrement, dans une voix basse, en prenant soin de détacher ses mots :
- Ce n'est pas parce que je suis ivre que je ne suis pas lucide.
Sa pupille noire s'enfourche dans celle du concerné si bien que le katana n'est d'aucune utilité dans cette mise en garde assassine. Seiko se détache brusquement de lui dans un souffle grondant, puis continue sa route vers sa chambre, laissant Ichiro seul au milieu des ténèbres du repaire. La jeune femme stoppe sa marche à un embranchement, hésitant à passer par la case Orochimaru. Elle résiste finalement au sommeil pour dévier ses envies vers les appartements du Sannin. Seiko longe lentement le couloir sur de ses pas irréguliers, passant de bougies en bougies dans leur danse sinistre, et finit par atteindre cette fameuse porte en carton pour découvrir nouvellement le corps inhumain de son supérieur gisant dans une marre rouge. Elle s'avance vers son énorme tête et s'agenouille près d'elle en dégageant son visage monstrueux de quelques mèches soudées par le sang. Une vive émotion parcourt son échine tandis que quelque chose lui tord les entrailles... Elle mord sa lèvre inférieure en grimaçant, sert les pans de son kimono dans ses poings, frémit, tremble de tout son corps… Elle a soufflé le nom du Sannin d'une voix étranglée par l'accablement de manière pratiquement inaudible…
- Imbécile, marmonne-t-elle. C'est comme ça que tu oses finir… découpé en petits morceaux… c'est pitoyable, Orochimaru… Et on ne peut pas dire que ce fut un imprévu, hein ? Je t'avais mis en garde contre Sasuke… je t'avais mis en garde contre moi…
Seiko laisse échapper un début de rire nerveux dans le silence empestant la mort.
- Je ne sais pas d'où vient cette manie à parler aux cadavres, comme s'ils allaient m'entendre, mais sache que…
Elle s'arrête un instant, remarquant l'absurdité de ses propos.
- Sache qu'en te voyant ainsi, reprend-elle néanmoins, sache qu'en ayant en tête toutes ces aberrantes vérités, je n'ai qu'une envie, Orochimaru… C'est de mourir sur le champ, c'est-à-dire ici et maintenant… de me massacrer comme on a massacré ma mère. Mais tu t'en fous, n'est-ce pas ?…
Seiko passe une main tremblante dans sa toison terne avant de poursuivre :
- D'après tes notes, ce satané sceau rattache son possesseur à son donneur. T'avais juste peur de me perdre de la même façon que tu as perdu Kabuto. Le reste, ma vie, notre contrat concernant Konoha… tu t'en moquais, tu pouvais parfaitement te passer de moi pour détruire le village. Sauf que, vois-tu, je projetais de te trahir au moment voulu lorsque je nous ai fait signer cet accord. C'est le temps qui m'a poussée à réfléchir. C'est la raison qui m'a amenée à oublier mes projets pour les tiens, à échanger mes rêves pour tes ambitions. D'un point de vue stratégique, ça passait, car de toute façon, on aurait du passer sur tous les corps de Konoha pour accéder à Tsunade. Mais c'est surtout que…
La jeune femme pose sa main gauche sur ses lèvres en étouffant une brève suffocation, puis soupire profondément de manière saccadée en se demandant si elle est capable de poursuivre son discours inutile…
- C'est surtout que je… C'est surtout que je voyais en toi quelqu'un… capable d'éclairer ce que cachaient les ténèbres de mon âme… Un homme doté d'incroyables ressources intellectuelles capable d'affronter à mes côtés le mal qui me ronge depuis des années. Je t'avoue, Orochimaru, que tu étais la personne sur laquelle j'ai le plus misé pour ma vie… En bref, tu n'avais pas besoin techniques bizarroïdes pour me lier à toi…
Ce n'est qu'après ces mots que Seiko se rend compte de la place que le Sannin occupait dans son cœur, et si le sens de ses phrases peine à s'expliquer, ses larmes traduisent parfaitement ses sentiments. Les lèvres tremblantes, elle repense à Iruka… c'est exactement la même sensation…
- Seiko, souffle une voix légère dans son dos.
Mais Seiko s'est déjà jetée sur Kaliachi pour la renverser sur le sol et l'agresser sauvagement avec une lame appuyée contre sa gorge nue.
- Je suis désolée, fait l'assassine, étranglée. - Désolée ?… - Je ne voulais pas…
La jeune femme n'en revient pas. Orochimaru ne lui aurait donc pas menti et cette vieille demeurée serait en train de lui dire qu'elle ne voulait pas la mort de Konohana… ?
- Tu te fous de moi… Tu te fous de moi ! gueule-t-elle avec encore les yeux humides. Tu l'as tuée sans le vouloir ? C'est ce que t'essaies de me dire ? - Je… regrette… - Qu'est-ce que tu regrettes ? répète Seiko d'une voix névrosée. Tu regrettes d'avoir poignardée ma mère cinquante-quatre fois ? Tu regrettes d'avoir épargné sa fille terrorisée ? Tu regrettes de ne pas avoir réussi à me tuer à Kumo ? Tu regrettes quoi d'autre ? De ne pas avoir fait une tentative quand on s'est revu ici ? D'avoir été plus lente du cerveau qu'un légume alité ? D'avoir mis à sec mon enfance plus que cet enfoiré gluant ne l'a fait sur deux ans ? - Je… - Hein ! Dis-moi ! - Seiko, fait la voix d'Ichiro sur sa droite. - Un pas de plus et je repeints ces murs de son merveilleux sang de vipère. - Écoute-moi, Seiko, persiste-t-il. - Il aurait fallut parler plus tôt ! J'en ai marre de ses cachoteries, t'étais au courant de ce qu'il me faisait ?
Le géant roux hésite, évaluant les conséquences de sa réponse…
- J'en étais sûre, grince l'enragée. - Calme-toi, Seiko… - Me calmer ! explose-t-elle une nouvelle fois. Tu me demandes de me calmer ! Je viens d'apprendre que c'est cette bouffonne qui a massacré ma mère, que ce vieux connard de première jouait avec mon corps, et que toi qui t'excite à chacun de mes regards étais au courant !
Ses yeux qui se sont arrondis sous cet excès de colère commencent à jaunir derrière sa toison bouclée, et sa violente respiration qui bouscule ses mèches brunes la rend d'autant plus terrifiante…
- Je vais la tuer, Ichiro. Quoique tu fasses… - Non, a
Mais c'est déjà trop tard. Seiko a balancé son bras droit vers lui, laissant glisser la lame contre le cou de Kaliachi. Le sabre tranche comme du beurre la chair de la femme jusqu'à sa trachée, dessinant une traînée nette et droite de sang sur le sol. Ichiro, pris de panique, a le malheur d'avancer d'un pas. Il n'en fait pas deuxième qu'il est déjà transpercé par une immense plume d'airain, en plein milieu des tripes…
- Seiko ! l'appelle une voix sur sa gauche.
La jeune femme tourne sa tête à l'instar d'un animal pour dévisager Emon de son regard inhumain. Le stratège sursaute, bien que suffisamment éloigné pour ne pas craindre une attaque surprenante. Il voit Ichiro vaciller sur ses jambes et Kaliachi tenir misérablement sa gorge dans l'espoir de stopper l'hémorragie. Seiko se relève, lentement, tout en fixant le troisième homme avec un sabre encore dégoulinant de sang serré dans son poing droit.
- Rends-toi compte de ce que tu fais…
Elle charge sans crier garde avec une vitesse vertigineuse dans les jambes et une fois arrivée à son niveau, elle lui assène un puissant coup de katana qu'il esquive de justesse en reculant d'un pas. Bien que surprise, Seiko enchaine avec une coupe horizontale au niveau de la gorge d'Emon, mais il de baisse. Elle tente un croche-patte qu'il évite d'un saut. La démone grimace, frustrée de ne pas atteindre sa cible, alors elle laisse pousser d'immenses ailes métalliques. Le jeune homme comprend rapidement que rester passif ne résoudra rien, alors il se met en garde, nu de toute arme, mais prêt à arrêter sa supérieure élancée dans une rage intense.
Seiko enchaine les coups de sabre et entraîne son corps dans une danse où se mêle ses ailes. Elle tournoie, bondit, roule sur le sol, bondit de nouveau et n'a de cesse de faire mouvoir ses plumes aiguisées dans l'espace. Emon, de son côté, esquive de manière remarquable avec une souplesse féline dans les articulations, mais son adversaire étant trop rapide, il se voit obligé de prendre des risques en bloquant certains coups, et rares sont les occasions qui se présentent pour oser une contre-offensive. Il parvient néanmoins à la renverser sur dos et à la maintenir au sol en se tenant au dessus d'elle.
- Écoute-moi ! exige-t-il dans un souffle écourté par l'effort.
Seiko pose son poing sur le ventre d'Emon, pouce contre son abdomen. Le stratège trouve tout juste le temps de basculer sur le côté qu'elle matérialise une lance détruisant le plafond. La jeune femme se retourne et recouvre son corps de ses ailes afin de se protéger des éboulements, mais à peine les dernières pierres tombées qu'elle se redresse vivement en déployant son envergure métallique afin de propulser les débris autour d'elle. Emon y a échappé mystérieusement, et, toujours avec l'agilité d'un chat, il se dégage par la brèche, rejoignant ainsi l'extérieur. Seiko le suit du même pas, découvrant ses ailes de leur armure d'airain.
Le duo d'adversaire entame une formidable course poursuite dans une forêt somnolente sous un ciel noir de nuages. Le jeune homme se déplace de branche en branche tandis qu'elle le suit en faisant battre son envergure silencieuse. Seul le choc de ses plumes contres les bras des arbres permet à Emon de se repérer par rapport à Seiko. Ils finissent par sortir de cette foule sylvestre et foncer vers une falaise. Le stratège court de toute ses jambes vers le précipice tandis que sa poursuivante prend de la hauteur. Il ne s'arrête pas, non, à la grande surprise de la dirigeante, il fonce tout droit, et arrivé au bord, il effectue un plongeon magistral haut d'une trentaine de mètres. Seiko fait de même, repliant ses ailes pour accumuler de la vitesse. Elle réussit même à gagner du terrain dans leur chute, mais Emon lui échappe de peu et s'engouffre dans la gorge de l'océan. La jeune femme a tout juste eu le temps de déployer ses bras plumés pour marquer un frein et reprendre de l'altitude. Elle fouille la surface de l'eau assombrie à cause un ciel perturbé par son humeur sans rien y trouver, alors elle plane au dessus, lentement. Quand soudain, une lance difforme émerge de ce drap aquatique, éraflant la joue de Seiko, ainsi que son cou et son front. Un poing fermé sur le manche du trident, puis un bras tendu accompagnent le mouvement, et bientôt, c'est le buste nu et entier d'Emon qui bondit hors de l'eau. La créature semblable à une harpie profite de cette vulnérabilité pour tirer le jeune homme hors de la mer en poussant pleinement sur ses ailes. Il tente néanmoins de l'attirer vers le bas tandis qu'elle frappe férocement l'air de ses plumes. Seiko n'hésite pas à user sa puissance herculéenne acquise grâce à Tsunade pour soulever cet animal fantastique dont le buste est celui d'un homme et le bassin celui d'un poisson. Elle l'accompagner par dessus les nuages grondant dans un effort surmené, le tout complété par un violent combat qui mêle les coups de sabre aux attaques de fourche à trois pointe, effleurant, tranchant, s'entrechoquant, coupant la peau sous le tissu, entaillant les plumes et les écailles, jusqu'à dépasser les nuages noirs et accéder à un ciel magnifique avec soleil n'illuminant que les deux êtres… Elle le lâche à cet instant malgré qu'il cherche à s'accrocher à elle, puis elle penche son buste en arrière afin de redescendre jusqu'à un certain niveau. La harpie arme son sabre quand elle voit le triton chuter vers elle, et se propulse vers le haut avec un puissant battement d'ailes dans le but de le sectionner en deux. Mais il s'esquive admirablement bien avec un vif mouvement sur la droite. Seiko l'a dépassé en hauteur, alors elle fuse de nouveau vers lui et s'aide du dos du katana pour le soulever nouvellement. Elle tournoie sur elle-même, offrant au spectacle une figure moulinante dont les ailes et les bras sont les palmes et entraînant ainsi Emon dans cette spirale infernale. Elle finit par le propulser dans le ciel, les éloignant toujours plus de la côte. La trajectoire du jeune homme s'effectue en cloche vers le soleil, puis vers la mer. Lorsque Seiko se replonge dans les nuages pour chercher sa proie, elle découvre un océan déchaîné peuplé de vagues monstrueuses qui s'affrontent dans des éclats de puissances abyssales. Elle trouve enfin le stratège paré à rejoindre l'eau au loin, alors elle fonce vers lui avec la ferme intention de l'achever d'un seul coup. Elle défie les vagues, tourbillonne dans leurs rouleaux, les frôle, les rase de près, les esquive, pour au final percuter Emon de plein fouet. Mais une vague-monstre se dresse devant eux, empêchant la furie de regagner le ciel, ce qui mettrait un terme à ce combat titanesque, et avalant le duo dans sa gueule épouvantable.
Seiko a perdu le stratège dans le violent choc contre la vague et s'est brisé les ailes dans une atroce souffrance. Elle regagne la surface, essoufflée, mais un tourbillon grandiose forme son centre juste au dessous d'elle. Elle panique en se voyant peu à peu s'engouffrer dans la gueule de l'océan, prise dans une ronde dont la vitesse est terrifiante. La seule chose qu'elle trouve à faire, c'est d'invoquer un cyclone juste au dessus pour venir à son secours. Elle essaie tant bien que de mal de quitter l'eau et de s'accrocher au vent : en vain, elle s'y est prise trop tardivement… C'est Emon qui vient la sortir de cette tourmente vertigineuse en saisissant ses bras nus et en la poussant vers le fond. Seiko se débat farouchement avec une force affaiblie par la pression qui s'accentue à fleur de peau. Elle s'épuise rapidement et finit par manquer d'air, ce qui n'est pas le cas pour le triton dont les joues semblent se gonfler et se dégonfler. C'est ainsi qu'elle distingue les branchies…
Elle lâche son dernier souffle, et saisissant enfin que tout effort est vain, elle essaie de joindre de ses mains afin de marquer le temps mort. Emon comprend alors et la tire vers le haut. Il se dépêche de la faire remonter à la surface, et lorsque la tête de Seiko émerge de cette étouffante couverture aquatique, la jeune femme reprend vivement son souffle par une exclamation inspirante. Elle tousse violemment, recrachant l'eau qui s'était déjà incrustée dans ses poumons tout en essayant de réguler sa respiration.
- Doucement…
La mer scintille des éclats que lui offrent les rayons du Soleil se perdant de temps à autres sur quelques remous bienséants. Le ciel, dégagé, a fait la paix avec l'océan. Quelques nuages se profilent encore timidement dans cette infinie bleutée, emportés par un vent doux et apaisé. Le murmure des flots résonne agréablement aux oreilles de Seiko qui se tient à Emon. Elle a toujours détesté nager et elle a une peur bleue des algues… Le triton n'est pas au courant, et la harpie se gardera bien de lui dire afin d'éviter les moqueries. Seiko se laisse transporter par Emon jusqu'à la lointaine côte durant de longues minutes bien qu'il se déplace très rapidement dans le milieu aquatique et use de la puissance des vagues. La jeune femme ailée réfléchit tout du long du trajet sous les écailles du stratège, bien que son esprit soit encore perturbé par ces derniers événements. Elle se demande si elle a tué Kaliachi et Ichiro, se questionne sur Emon qui vient de dévoiler des aptitudes cachées et proches des siennes… Tout ce qu'il s'est déroulé juste après la mort du Sannin était voulu par ce-dernier, elle s'est laissée manipulée par un cadavre… Pour le coup, elle s'en veut terriblement à un point qu'elle est prête à faire marche arrière pour réparer ses fautes, quitte à torturer sa conscience encore des années avant de mourir misérablement.
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| Sujet: Re: I was born for your happiness Jeu 16 Juil - 12:29 | |
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